Testament et suicide à la fois d'un artiste brûlant ses vaisseaux Coppola ambitionne de nous livrer un dernier chef d'oeuvre, démesure de la vieillesse en naufrage qui se prend pour un Grand Architecte, celui qui contraint l' Espace et le Temps, les corps et les âmes sondées à la hussarde, tailladées à coups de serpe, assurément Dieu faiseur de film et Jésus Christ souffrant d' être incompris. Ce long monologue zébré de fulgurances altières , de pompiérisme gâteux, d'aphorisme sur-plombant, est un sincère hymne à l'Art comme antidote au fascisme de l' argent roi et du pouvoir. Volontiers shakespearien dans l' art des contrastes et la bouffonnerie du personnage incarné par Shia Labeouf, version glamrock de Donald Trump jeune, Coppola exalte un certain goût baroque des formes qui se retrouve jusque dans les plans. Brouillon, carnet de notes hétéroclites et parfois fumeuses, ce film bâti sur du Génie mais aucune Réalité avec qui dialoguer est le triste postulat d'une détestation de la réalité par un Artiste , son auteur rêve tout haut d'un dépassement impossible, semblant défier la Mort et flirter avec l' Éternité. il fatigue et finit tristement par nous navrer...
Sans sa femme, sans producteur digne de ce nom, Coppola n'est plus que l'ombre de son passé cinématographique.