Mon premier contact avec le film Melancholia remonte à 2012. Ce film m'avait laissé lors de son premier visionnage complètement de marbre. Je le trouvais lent et poussif malgré une mise en scène magnifique. Je ne comprenais pas le propos du film, qui à l'époque m'était purement opaque. Pourquoi directement commencer par la fin du film ?
Pourquoi s'attacher à des personnages aussi vicieux si au final c'est tout simplement juste pour les voir mourir à la fin ?
Melancholia est avant tout une expérience cinématographique immersive. En effet, il fait passer ce message clair, quand nous venons à nous poser des questions sur où veut en venir le film, à quoi servent les personnages, pourquoi un tel ennui et une telle lenteur, Lars Von Trier nous fait comprendre que ces réflexions s'appliquent également à la vie de tous les jours. Après tout, quel intérêt avons-nous à nous attacher à des personnes éphémères dotées des pires intentions si nous ne sommes que de passage ?
Encore plus quand nous souffrons d'un mal moral, tel est le cas de Justine dans ce film. Sa vie, qui semble coller à toutes les définitions de la réussite sociale, être belle physiquement, avoir un travail qui rémunère bien, être entourée, avoir un mari... n'est qu'un immense vide, du néant.
Elle a pourtant, selon un personnage du film "Tout pour être heureuse" mais dès que la vanité et les vices des êtres humains sont percés à jour, ce bonheur se désintègre et nous nous rendons rapidement compte que tout n'est que de la façade. Tous les artisans de notre soit-disant bonheur ne se révèlent être que personnes à la moralité hideuse. L'enfer est pavé de bonnes intentions.
Et puis l'ennui, la colère, l'incompréhension et le désenchantement qu'ont éprouvé beaucoup de spectateurs face au visionnage de ce film ne sont-ils pas une porte d'entrée vers la mélancolie ?
Après tout qui n'a pas eu envie de voir la planète Melancholia s'écraser sur la Terre un jour ?