La confirmation que les films de casse ne sont pas ma tasse de thé (ce qui pourra sembler paradoxal pour un grand amateur de polar).
Je finis toujours par m'y ennuyer, le scénario étant le plus souvent balisé et linéaire : montage d'une équipe, préparatifs, répétition générale, puis le casse lui-même.
On me répondra que ce sont les codes du genre, valable de la même manière pour d'autres types de films, comme le film noir ou la comédie romantique. Soit.
Mais il y a aussi la question de l'enjeu : une grosse somme d'argent. Nos héros parviendront-ils à devenir riches? Désolé, ça ne suffit pas à provoquer un intérêt soutenu de ma part.
En fait, les films de casse représentent le versant capitaliste et ultralibéral de la cinéphilie…
Tout ça pour dire que "Mélodie en sous-sol" n'aura suscité chez moi qu'un ennui poli la plupart du temps, après la présentation des personnages, pour le coup très réussie, avec un Gabin paumé dans les blocs de Sarcelles, et un Delon vivant aux crochets de papa-maman.
Une introduction prometteuse, d'autant que Michel Audiard s'en donne à cœur joie dans des dialogues largement argotiques, et que le récit prend ensuite la direction de la Côte d'Azur.
C'est à ce moment-là que j'ai commencé à décrocher. J'ai trouvé que les personnages devenaient antipathiques, et que l'ensemble manquait cruellement de peps.
Même la jeune danseuse draguée par Delon m'est apparue quelconque, voire pénible.
On se console vaguement avec le décor méridional, et avec quelques seconds rôles sympathiques, tels que Jean Carmet ou Dora Doll.
Et puis il y a ce dénouement assez inattendu, que beaucoup ont trouvé extraordinaire. Audacieux et original, oui (encore que, la fin rappelle celle de "L'ultime razzia" - appelons ça une référence) mais encore une fois la lenteur extrême m'aura surtout ennuyé, au même titre que la partition dissonante de Michel Magne.
Je critique sévèrement le film de Verneuil, mais je lui attribue quand même la moyenne, signe que je reconnais ses qualités objectives, sauf que j'y suis resté globalement hermétique.
Il faut préciser que j'ai vu la version colorisée de "Mélodie en sous-sol", réalisée en 1994 et plus courte d'une quinzaine de minutes.
Le noir et blanc et le montage originels auraient-ils changé la donne? Pas sûr, mais si je revois le film un jour, ce sera évidemment dans cette version longue.