"Personne ne me fait saigner mon propre sang". Quand un film offre des répliques d'une telle grandeur philosophique, reléguant Hegel et Schopenhauer au rang de débutants de la pensée, on ne peut que s'incliner. Quand en plus le film en question est un festival de répliques scatos, homophobes et sexistes, il s'élève au niveau de pièces maîtresses comme Zoolander, Fou d'Irène et autres légèretés hollywoodiennes.
Ben Stiller est aux côtés des frères Farrelly un pourvoyeur patenté de scénarios politiquement incorrects et, à ce titre, totalement indispensables dans le cinéma américain conventionnel.
Il s'intéresse ici, avec Rawson Marshall Thurber, à la trop méconnue balle au prisonnier et en fait le prétexte de son nouveau film. Une pauvre salle de sport est menacée de rachat par une multinationale de la remise en forme. Pour sauver la salle "Monsieur tout le monde", une seule solution : gagner les 50 000 dollars du tournoi de balle au prisonnier.
Le scénario est simpliste, pour ne pas dire inexistant, mais il n'est que le prétexte à des scènes hilarantes de violences contre des jeunes filles scouts, des Allemands, des blondes, des nains. Parfois les quatre à la fois. Défouloir jubilatoire, Même pas mal n'en oublie pas de servir sur un plateau d'argent des stars trop rares : David Hasselhoff, coach de l'équipe allemande, Chuck Norris, juge arbitre du tournoi, ou encore William Shatner, pour les fous fans de Star Trek.
Sans oublier Lance Armstrong, le vainqueur de six tour de France, qui donne la réplique à Vince Vaughn. Et il est excellent, nous faisant croire à son personnage comme lorsqu'il mime la souffrance l'été sur les routes de France.
Alors, n'hésitez pas à aller jouer à la balle au prisonnier avec tous ces cinglés. Il s'agit "d'un évènement plus excitant que la coupe du monde, les world series et la Deuxième Guerre mondiale réunis". Rien que ça.
Du lourd, du très lourd.