D'emblée on se heurte au partis pris de la caméra-épaule. Pas forcément justifiée, on finit par s'y soumettre complaisamment tant le jeu de Luminita Gheoghiu se montre dense, habité, sobre, excellent, faisant oublier quelque peu l'emprise formelle du cinéaste. L'actrice n'est pas sans m'évoquer d'une certaine manière Gena Rowlands pour la profondeur, un peu moins dans la puissance corporelle certes. Il s'agit donc du portrait du femme de la bourgeoise, dominatrice, à qui échappe la part la plus chère de son existence, son fils unique. Une relation œdipienne en béton armé.
Il est regrettable que le regard soit exclusivement porté sur l'impuissance d'une mère possessive, incapable d'entretenir une relation sociale non toxique (l'argent, la manipulation...), et pas suffisamment développé concernant la psychologie du fils (on s'arrête au mépris, à son rejet en bloc, sans détail). Mais peut-être certains trouveront que le comportement de la louve parle suffisamment en de la problématique du fils en négatif. J'aurais souhaité pour ma part davantage de matière pour croquer le fils directement. Il semble là, et pas là en même temps.
5,5/10