Deuxième et dernier long métrage de fiction de Jean Eustache, réalisé un an après le succès de La maman et la putain, Mes petites amoureuses fut un cuisant échec public.
Dans La maman et la putain, la logorrhée des personnages était à son comble mais Alexandre (Jean-Pierre Léaud) nous avait cependant prévenus en déclarant : « Il faut parler beaucoup, ou bien alors ne rien dire, parce que finalement cela revient au même. » Dans Mes petites amoureuses, les personnages sont franchement avares de discours, voire franchement taiseux. Cela donne au film un caractère austère assez radical qui fait souvent penser à Robert Bresson, le Bresson de Mouchette et d’Au hasard Balthazar.
C’est un beau film, sensible, qui utilise admirablement les décors naturels et la lumière méridionale, merveilleusement rendus par la très belle photo de Nestor Almendros.
Un chef d’œuvre à découvrir ou à revoir dans l’excellente copie complètement remastérisée chez l’éditeur Carlotta.