Sean Ellis, dans ma tête, c’est l’homme à qui je dois "Cashback". Et voir le nom de Sean Ellis au générique de ce "Metro Manila", moi, tout de suite, ça m’a excité. Or, autant le dire tout de suite, le bonhomme est resté égal à lui-même, dans ses qualités comme dans ses défauts. Pour commencer par ce qui pèche le plus, du moins me concernant, c’est un léger manque de finesse dans l’écriture. C’est vraiment dommage car à de nombreux moments, j’ai un peu décroché, je ne voyais pas trop l’intérêt, je ne voyais pas trop non plus où il voulait en venir. Mais bon, ceci est quand même compensé par LES grands talents de Sean Ellis : la photographie, le cadrage et le montage. Très régulièrement, ce "Metro Vanila" insère des passages purement visuels et musicaux grâce auxquels il parvient à constituer des instants et des atmosphères juste magiques. Certes, l'apparition de ces passages peut avoir un aspect répétitif pour qui n'est pas trop fan de ce type de narration haché, mais pour moi ce fut tout l'inverse, tant ces passages étaient d'une richesse et d'une maîtrise formelle absolument remarquable. Et puis en fin de compte, malgré ces quelques déséquilibres et ses égarements un peu didactiques, "Metro Vanila" parvient dans son dernier tiers à ficeler une intrigue qui prend vite sens et qui permet d’accrocher beaucoup plus facilement. Le final est notamment très bon : il clarifie la démarche et surtout il saisit enfin pleinement l’émotion que le film semblait vouloir susciter. Imparfait, je pense que ce "Metro Manila" l’est assurément : on pourra trouver de nombreuses choses à lui reprocher. Mais d’un autre côté, cette caractéristique est souvent la marque de l’audace, de la prise de risque… Et c’est bien là la qualité qui moi me fait vibrer dans ce film et qui fait que je vous le conseille vivement : "Metro Manila" est généreux et plein d’envie. Rien que pour cela, il devrait mériter votre détour…