Une femme à sa fenêtre

Dans une belle unanimité, je vois la plupart des critiques célébrer ce téléfilm de commande signé John Carpenter, tourné la même année que son fameux "Halloween".
Que Big John fasse le maximum avec de faibles moyens, nous sommes d'accord.

Mais personne pour souligner la laideur de ce truc, avec ses lumières crues et ses décors de sitcom?
Son aspect vieillot et hyper statique, avec une quasi absence de scènes en extérieur, de sorte que l'ennui s'installe très rapidement devant "Someone's Watching Me!", simple thriller domestique dénué de la touche fantastique chère au réalisateur new-yorkais.

Certes, Carpenter tente par la mise en scène de dynamiser un scénario fastidieux, et y parvient en milieu de film me concernant, réussissant à relancer l'intérêt par quelques trouvailles visuelles (la scène de la grille, quelques cadrages audacieux...).
On appréciera aussi l'habile intégration au récit des valeurs de la modernité vue par les années 70 (immenses bâtiments de verre, domotique, surveillance généralisée, jobs dans les médias...)
Mais l'intrigue reste désespérément plate, le rythme lent et le suspense faiblard.

Du côté de l'interprétation, si le trio de personnages principaux fait plutôt bonne figure dans ce contexte, les quelques seconds rôles apparaissent à la ramasse, tirant le film vers le bas.

A l'arrivée, ce thriller d'inspiration fortement hitchcockienne m'aura semblé interminable, mais pourra visiblement intéresser ceux qui se passionnent pour la mise en scène proprement dite, et sauront apprécier les nombreuses références au Maître du suspense.