C'est beau une ville la nuit

Globalement j'ai passé un bon moment devant "Miami Vice", fasciné par la réalisation toujours super classe de Michael Mann, mais j'ai du mal à déterminer sa valeur et sa portée véritable.
Typiquement le genre de film qui méritera un second visionnage dans quelques années, afin de voir si ce polar urbain s'inscrit parmi les classiques, ou si cette adaptation de la célèbre série TV s'apparente plus à un aimable divertissement bien dans la tendance.

Je suis plutôt emballé, mais certains éléments entretiennent le doute, à commencer par cette romance entre Gong Li et Colin Farrell, qui s'étire suffisamment pour faire passer l'enquête policière au second plan, et qui donne à "Miami Vice" une dimension sentimentale et romanesque.

La mise en scène de Mann prend alors une ampleur inattendue, mais flirte parfois avec la caricature et une certaine mièvrerie. Gong Li et Colin Farrell sont très beaux, très photogéniques, très amoureux, ils doivent affronter un destin contraire...
Moi j'ai plutôt marché, mais les esprits les plus pragmatiques ne seront pas forcément sensibles à cette esthétique qui emprunte au clip musical et à la publicité automobile.

Cela dit, "Miami Vice" reste un polar, et propose un scénario simple mais efficace à base de hiérarchie corrompue, de trafics internationaux et de blanchiment d'argent.
Mais on sent bien que ce qui intéresse Michael Mann, c'est davantage de capter les atmosphères nocturnes de la mégalopole floridienne (deux ans après celles de Los Angeles dans "Collateral").

Et le bougre y parvient joliment, avec son style caractéristique, qui devrait combler les fans du réalisateur américain, mais aussi conforter ses détracteurs dans leur point de vue.