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Vous prendrez bien un peu de rupture amoureuse parfum slasher ?

Il était une fois, au pays de l'Amérique, une jeune fille traumatisée et son petit ami négligent. Ils décidèrent d'aller faire un tour dans une secte suédoise pour le Midsommar, c'est à dire la fête du solstice d'été.


M'étant délectée d'Hereditary, le film précédent d'Ari Aster, je suis arrivée dans la salle avec petit ami et neveu en m'attendant à de l'horreur arty de qualité. Bien mal m'en a pris.


Le premier quart d'heure nous pose le personnage. Dani est très très traumatisée (avec son trauma mis en scène d'une façon sympathique durant le premier quart d'heure) et elle est coincée avec son petit ami Christian le goujat qui reste avec elle "au cas où". On y rajoutera une bande d'amis tout aussi caricaturale qu'eux (un étudiant acharné, un gentil dessinateur et le fameux pote bouffon).
Mais oui : nous sommes bien dans un slasher. Comme l'avait si bien montré "Cabin in the Woods", tous ces films ont besoin de ces personnages fixes, ces archétypes avec lesquels le scénariste va jouer pour faire monter la tension.
Ensuite vient l'élément déclencheur : la secte suédoise et ses tuniques, ses runes, son fameux festival rituel sous le soleil de minuit.
Et vous aviez une recette pour un film d'horreur innovant.


Mais oui, mais non.
D'abord parce que tout parait factice (les raisons pour lesquelles les amis décident d'y aller tiennent sur un post-it), les réactions des personnages (le thé au champis, parfait quand on fait régulièrement des crises d'angoisse). Ensuite, parce que tout est beaucoup trop lent, Aster prend son temps. Et pour finir parce que certains développements m'ont littéralement poussée au fou rire à partir du dernier tiers du film.


Alors oui, le film saisit quelque chose de fondamental dans la déliquescence du couple des deux personnages principaux, un espèce d'élément pourri dans la nature humaine (ce qu'il faisait fort bien dans Hereditary). C'est donc un film de rupture plus réussi que son aspect slasher.
Mais Midsommar manque cruellement de substance, de puissance, ce qu'Hereditary parvenait à faire dans certaines scènes très frappantes. Les personnages n'agissent pas, ils subissent. Le film se déroule, le spectateur subit. On ne pourra pas secouer les personnages, et seule Dani évolue un peu car elle prendra, en tout et pour tout, une seule décision dans tout le film. Fondamentale certes, mais quel ennui jusque là... !
Bref, je ne recommande pas Midsommar, qui prouve encore une fois qu'il ne faut pas lâcher la bride aux réalisateurs artistes, comme celui de Drive, qui, sans cadrage et avec du budget, concoctent les expérimentations artistiques à partir de leurs psychoses personnelles sans se soucier d'éléments basiques comme... un scénario ? une tension dramatique ? un personnage crédible ? Pfeu, ça c'est dépassé ! Bref, il ira rejoindre Jesse James et le lâche Robert Ford dans la cave des films encensés et visuellement jolis qui m'ont fait perdre mon temps.

Armie
3
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le 5 août 2019

Critique lue 881 fois

5 j'aime

Armie

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