Depuis la sortie d'Hérédité, Ari Aster jouit d'une belle côte d'amour auprès de la critique. Chose qui s'est encore confirmée avec l'arrivée de Midsommar. S'inscrivant dans le sillon d'un Wicker Man, nous suivons une bande de jeunes gens, partis assister à un festival en Suède. Parmi eux se trouve Dani, jeune femme encore traumatisée par un évènement tragique. Évidemment, le plan de vacances de ces jeunes insouciants va être rapidement contrarié par ledit festival.
Ari Aster sait manifestement ce qu'on est en droit d'attendre avec ce type de pitch. Comme pour Hérédité, il n'entend pas faire autre chose que s'approprier les codes pour y imposer sa patte. Parfaitement logique et préférable d'un point de vue artistique.
Malheureusement, il s'avère que je ne suis pas un admirateur de son premier long-métrage et celui-ci prend le même chemin. L'expérience d'un malaise, voilà ce que Aster veut faire partager. Pendant une heure, ça marche plutôt bien. L'atmosphère est rapidement inconfortable, par petites touches (des regards insistants par-ci, de longs silences par là) puis vient le choc. À ce moment, le film tient solidement. Puis, de manière incompréhensible, Midsommar retombe très lourdement sur Terre par la suite. L'écriture est pataude, les rebondissements prévisibles à des miles, les dialogues sur-écrits ou tout simplement ineptes. Finalement, l'ennui remporte la partie à l'issue de cette dernière heure et demie.
Formellement, ça fourmille de beaux plans mais le manque d'émotion plombe irrémédiablement les efforts déployés par le cinéaste. Et ce qui n'arrange rien, c'est que le film affiche une durée de 2h30 ! Pour ne rien raconter qui n'ait déjà été dit (et en mieux) en 30 minutes de moins. Les comédiens sont très convaincants (mention spéciale à Florence Pugh), ce qui est déjà admirable vu le manque d'intérêt autour de leurs personnages.
Je suis heureux de voir un artiste bénéficier d'une confiance et d'un budget suffisant pour ajouter sa pierre dans un genre peu évident à bousculer. J'aurais pourtant préféré que cet engouement serve à raconter quelque chose de plus incarné et de moins laborieux.