Mara dans sa baignoire...
Pour commencer, comme me disait bien trop tard le petit jeune, c'est quoi ce générique de merde particulièrement insupportable et totalement injustifiable ?
Sinon, pour le reste, David Fincher fait le job, comme d'hab, sans intérêt particulier d'ailleurs, mais rien de complètement déshonorant. Le casting est de l'avenant, un Craig qu'on a connu pire une Robin Wright qui vieillit bien, une Rooney Mara qui en fait un peu trop et toujours le plaisir de revoir Christopher Plummer, inoxydable semble-t-il...
En fait, le problème est ailleurs.
Ca fait pas mal d'années qu'on nous bassine avec ces fameux polars suédois à la couverture si caractéristique. N'ayant pas eu plus d'envie que ça de lire ces machins qui traînent pourtant dans un coin, j'avais tout de même ma curiosité un peu aiguisée de savoir de quoi ça parle, et si la version autochtone m'en secouait l'une sans faire bouger l'autre, je me disais que celui-là semblait être l'occasion rêvée de me faire une petite idée.
Mon idée est faite.
Vous reprenez tous les sujets bien lourds qui gâchent l'immense majorité de la production policière actuelle : du serial-killer, du viol, de l'inceste, un secret de famille, du glauque, de la technologie, une pincée de références bibliques, quelques nazis, un prétexte d'enquête sur entreprises marrons et quelques personnages bien clichés, vous secouez le tout, vous mélangez, servez sans assaisonnement, et passez au suivant, ça tombe bien, il doit rester un peu de zoophilie à explorer...
Au milieu de cette tartine indigeste, on essaie de nous expliquer que la gamine est trop une rebelle, d'ailleurs elle est tatouée et elle a une moto, et que la vie n'est pas facile pour elle, sauf que moi, à un moment donné, ça m'emmerde, je trouve ça con, primaire, grossier, et je n'arrive pas à m'intéresser à ce qui se passe (rassurez-vous, rien de plus que ce que vous attendiez de toutes façons).
Les enquêtes d'aujourd'hui sont d'un ennui à crever, on clique trois fois sur google et le plus dur est fait, au pire, si on veut faire semblant d'aller fouiller des archives, quelques heures suffiront bien largement, de toutes façons, qui ça intéresse ?
Fincher aussi a l'air de s'emmerder pas mal, il tente deux ou trois effets d'angoisse à coup de musique inquiétante qui s'effondrent bien sûr d'eux mêmes entre deux bâillements, passe une heure à lancer l'histoire, torche l'intrigue en vingt minutes et reprend une heure pour finir laborieusement son travail... Entre temps, il garde sa mauvaise habitude du film précédent et fait parfois dire les dialogues à toute vitesse en se chevauchant, ça ne sert à rien et c'est pénible, mais bon, il s'ennuyait le pauvre, faut qu'il s'occupe...
Pour les épisodes suivants, on va dire que ce sera sans moi, je crois que j'ai compris de quoi il s'agissait, merci, je vous les abandonne sans regrets.