Juste après AI Intelligence Artificielle, son oeuvre la plus complexe, Spielberg continue dans la science fiction, en adaptant Phillip K. Dick. Une réunion des plus excitantes, surtout qu'il s'agit de la nouvelle Minority Report, à forte teneur philosophique. Dans le futur proche (2054), grâce au système Précrime, la police à réussi à éradiquer le crime. Leur méthode? Arrêter les criminels juste avant qu'ils commettent leurs méfaits, par le biais de trois personnes (appelées Précogs) pouvant prédire le futur. John Anderton est l'un des meilleurs agents du service, depuis sa création. Mais un jour, le criminel qu'il doit arrêter n'est autre que lui même. Refusant de se livrer, Anderton tourne le dos à sa seule raison de vivre et ne dispose que de 36h pour prouver son innocence, alors que ses collègues sont désormais ses ennemis.
Ce cocktail de SF matinée d'action était l'occasion rêvée pour Spielberg de faire équipe avec Tom Cruise, qui souhaitait également travailler avec le cinéaste légendaire. Et, par corrélation, l'une des œuvres les plus réussie du réalisateur marque également l'une des meilleurs performances de son interprète principal.
Plus subtil, plus intense et plus humain que dans les volets Mission Impossible, Cruise est épatant dans le rôle du flic délaissé par un système qu'il servait jusque là. Ne faisant pas exception dans la carrière de Spielberg, la réalisation est une fois de plus exceptionnelle, aussi à l'aise dans les scènes d'expositions que d'action.
Le metteur en scène en profite également pour signer l'un de ses films les plus sombres, en parfaite adéquation avec son précédent long-métrage (AI) initié par Kubrick. Du grand cinéma, doublé d'une réflexion passionnante sur le libre arbitre et l'idéologie sécuritaire. À consommer sans modération mais avec l'esprit en éveil.