Dernier film de l'immense Douglas Sirk, Imitation of Life rend un portrait bien triste d'une Amérique encore et toujours en proie au racisme dans les années 50s, où les femmes tentent tant bien que mal de s'extirper des conventions imposées. La magnifique chanson du générique d'introduction annonce le propos, il n'y a qu'une imitation de la vie s'il n'y a pas d'amour. Le réalisateur américain jouera de ses plus beaux excès dramatiques, comme qualités de mise en scène pour figer le visage blessé d'une mère et fille perdue, dont l'amour reste malheureusement condamné.


C'est le paradoxe que relate le film, il n'y aurait que quelques bribes d'amour véritable, pendant le mariage et avant la mort, les proches parents réalisant ce qu'ils ont oublié et incompris de faire précédemment : aimer sans barrières que l'on s'impose. Une thématique des plus touchantes que Sirk a su maîtriser sur toute sa carrière et qu'il exploite admirablement bien une dernière fois avant de livrer ses adieux à Hollywood. Un chef-d'œuvre du mélodrame, politique.

William-Carlier
10
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les meilleurs films de 1959, Les meilleurs films des années 1950, 2021 : Une année cinématographique et Les meilleurs films de Douglas Sirk

Créée

le 5 déc. 2021

Critique lue 95 fois

6 j'aime

2 commentaires

William Carlier

Écrit par

Critique lue 95 fois

6
2

D'autres avis sur Mirage de la vie

Mirage de la vie
Thaddeus
10

Tant qu’il y aura des femmes

Aux âmes aristocratiques, l'aspiration au bonheur des personnages de Mirage de la Vie pourra paraître plébéienne. D'aucuns diront que le malheur de vouloir être heureux n'est plus de mise dans le...

le 3 juil. 2012

21 j'aime

1

Mirage de la vie
Kiwi-
8

Imitation of life, true beauty.

Avec « Mirage de la vie », Douglas Sirk, cinéaste mésestimé de son temps, livre son chant du cygne, son apothéose, qui, bien des décennies plus tard, conserve des allures testamentaires en...

le 25 oct. 2016

18 j'aime

Mirage de la vie
Sergent_Pepper
7

L’adieu aux larmes

Douglas Sirk fait partie de ces réalisateurs dont le visionnage d’un ou deux films permet de définir une patte qu’on retrouvera sur l’ensemble de son œuvre. Inséparable du mélodrame dont il a fait...

le 11 janv. 2021

16 j'aime

Du même critique

Frère et sœur
William-Carlier
1

Et... ta mère aussi !

Il n’est jamais agréable de constater le piètre jeu d’un acteur que l’on apprécie, surtout lorsqu’il est dirigé par un auteur. Le film d’Arnaud Desplechin est une souffrance constante, paralysée par...

le 23 mai 2022

37 j'aime

3

The Substance
William-Carlier
2

Coquilles vides

Quel intérêt ? Ce fut ma première interrogation. On a compris que Fargeat avait vu du cinéma, qu'il s'agisse de Stuart Gordon, Brian Yuzna, David Lynch ou Hitchcock. Elle n'en a malheureusement tiré...

le 16 oct. 2024

27 j'aime

9

Black Panther: Wakanda Forever
William-Carlier
2

Pour les enfants

Il n'était pas possible d'attendre quoi que ce soit de ce deuxième volet du déjà très oubliable Black Panther, pour la simple raison qu'il n'y avait encore rien à ajouter à la matière très fine de...

le 20 nov. 2022

20 j'aime

1