Dernier film de l'immense Douglas Sirk, Imitation of Life rend un portrait bien triste d'une Amérique encore et toujours en proie au racisme dans les années 50s, où les femmes tentent tant bien que mal de s'extirper des conventions imposées. La magnifique chanson du générique d'introduction annonce le propos, il n'y a qu'une imitation de la vie s'il n'y a pas d'amour. Le réalisateur américain jouera de ses plus beaux excès dramatiques, comme qualités de mise en scène pour figer le visage blessé d'une mère et fille perdue, dont l'amour reste malheureusement condamné.
C'est le paradoxe que relate le film, il n'y aurait que quelques bribes d'amour véritable, pendant le mariage et avant la mort, les proches parents réalisant ce qu'ils ont oublié et incompris de faire précédemment : aimer sans barrières que l'on s'impose. Une thématique des plus touchantes que Sirk a su maîtriser sur toute sa carrière et qu'il exploite admirablement bien une dernière fois avant de livrer ses adieux à Hollywood. Un chef-d'œuvre du mélodrame, politique.