Costa-Gavras revient sur le putsch militaire chilien de 1973. Il décrit un pays en état de choc, l'omniprésence des militaires, le couvre-feu, les arrestations et les exécutions, en pleine rue ou plus discrètes. Assurément, la reconstitution est réaliste et de nature à engendrer un climat anxiogène.
C'est dans ces conditions que Costa-Gavras présente un couple d'américains inquiet de son sort à l'heure où le mari disparait mystérieusement. Les investigations de l'épouse, rejointe par son beau-père (Jack Lemmon), forment l'intrigue principale du film, une autre prend une dimension familiale.
Lemmon est très bien dans le rôle de Ed Horman, cette affairiste newyorkais, fier de son Amérique, qui découvre dans ses relations avec les services diplomatiques de son pays les dessous de l'impérialisme américain.
Cependant, en dépit d'images troublantes
( cette visite d'un stade regroupant des opposants et des "suspects", cette morgue jonchée de cadavres),
le film manque paradoxalement de relief dramatique, parce que les investigations vaines d'Ed et Beth tournent en rond dans une histoire qui devient bavarde, discursive et répétitive. Et parce que les révélations politiques de Costa-Gavras n'en sont pas vraiment.