Une critique en deux partie étant donné que nous avons un avis complémentaire sur le film. On est pas forcément en désaccord mais, malgré tout, notre appréciation du film fut, au final, assez différente. Pour les raisons expliqués ci-dessous.


Critique de MarcC (@MarcC_) : 7/10


Les Mission Impossible sont des films que j'attends toujours fébrilement, d'une part pour Tom Cruise – dont je sais qu'il sera toujours à fond dans le film – et parce que les scènes d'action volent tellement au dessus de la mêlée que le spectacle est au moins assuré de ce côté.


Mais depuis que Christopher McQuarrie a repris la saga avec Rogue Nation, la série s'est enfermée dans quelques défauts qui m'empêchent, à titre personnel, d'être aussi enthousiaste que le reste de la critique. En particulier avec Fallout.


Alors il y aura quelques spoilers par-ci par-là alors méfiance (ils seront cachés, de toute façon).


Mission Impossible, depuis sa renaissance avec Protocole Fantôme en 2011, s'est imposé sur la scène du cinéma d'action. Le film de Brad Bird arrivait d'ailleurs a être le meilleur film d'action depuis une bonne quinzaine d'année.


Lorsque que McQuarrie a repris la saga en temps que réalisateur (il était scénariste non-crédité sur Protocole Fantôme), j'étais dans le doute. Si Jack Reacher était sympa, sec, urbain etc., ça manquait quand même d'un certain style, d'une vraie emprunte personnelle de metteur en scène. Alors un réalisateur comme McQuarrie s’inscrivant dans le patchwork de styles et d'influences qu'est la saga Mission Impossible dès ses débuts (la mise en scène baroque et paranoïaque de De Palma, l'over the top virevoltant à coup de ralenti et de colombes de John Woo, les codes de la série télé pour JJ Abrams, l'héritage du cinéma d'animation en image de synthèse pour Bird), ça pouvait faire planer le doute. Rogue Nation était un bon petit film d'action, parsemé de moments de bravoure grisants, mais à l'image de la scène d'ouverture avec Ethan Hunt accroché à la portière extérieur d'un A-400M au décollage – cascade incroyable au demeurant - , ça manquait peut-être d'un peu plus de folie, d'envergure, et, bizarrement, ça manquait peut-être d'un peu plus de gueule. Le script tarabiscoté au possible, qui fait que même encore aujourd'hui j'aurai encore du mal à décrire ce qu'il s'y passe, alourdissait le film niveau rythme.


Bon arrive donc Fallout, précédé d'une putain de réputation pour tous ceux assez chanceux pour l'avoir vu en avant-première. Forcément, on se retrouve galvanisé par la hype, par les bande-annonces, par les featurettes de making-of qui nous rappellent, bien qu'on le savait déjà, que Tom faisait ses cascades lui-même et qu'aujourd'hui ça sera encore plus fou qu'avant. Je me retrouve à me dire que si ça se trouve, McQuarrie aura réussit à corriger ses erreurs de Rogue Nation pour nous refiler ce que certains appellent « le meilleur film d'action de tous les temps ».


Autant dire d'emblée qu'à mon sens Fallout n'est pas le meilleur film d'action de tous les temps, que j'ai du mal à comprendre les notes extraordinaires et que les Mission Impossible de De Palma et de Bird restent indétrônés.


Le pitch de base de l'intrigue est simple et clair : Hunt a chié dans la colle et du plutonium a disparu, il faut le retrouver avec que les restes du Syndicat, le groupe antagoniste de Rogue Nation, ne se servent de leur bombes nucléaires artisanales fraîchement acquises. Au moins, ça donne une ligne directrice claire au film.


Au service du film on se retrouve donc avec des scènes d'action qui feraient rougir de honte la concurrence, une nouvelle fois, souvent dépouillées de musique pour qu'on y soit au plus près, au plus réel. La chevauchée de Hunt en moto dans les rues de Paris, slalomant à pleine vitesse entre les voitures est particulièrement grisante à ce niveau-là ; le rugissement des moteurs habille la scène, on sert les fesses, bref, ça fait le taf. Les deux autres gros morceaux d'action, à savoir la course de Hunt sur les toits de Londres (qui permet à Tom de rappeler que même à 56 balais, il en a encore dans le bide et dans les jambes, et que c'est pas une fracture de la cheville qui va l'arrêter), et la course-poursuite en hélico finale où Cruise pilote lui-même permettent un peu plus à Fallout de briller dans le domaine de l'action, même si à titre personnel je reste un peu sur ma faim pour la scène des hélicos. Peut-être que ça vient des plan choisis, trop serrés ou je ne sais pas, mais à l'instar de l'A-400M dans Rogue Nation, ça manque un peu d'envergure, de vertige.
Et quelque part, cette scène a un gros problème à mon sens : quelques plans laissent penser que ça a été entièrement fait numériquement, en studio et en post-production, ce qui n'est absolument pas le cas ; mais ça affaibli justement tout le parti pris de ne pas arnaquer le public et de lui filer du vrai, rien que du vrai. C'est quand même con de prendre autant de risques pour faire une scène d'action dantesque et perdre une partie de son effet à cause de deux-trois incrustations douteuses.


Le même constat s'applique à une autre scène, beaucoup plus tôt dans le film (c'est marrant mais ce sont justement ces deux scènes, l'hélico et celle-là, qui ont eu le droit à leur featurette de making-of, comme si ils sentaient qu'ils avaient péchés quelque part et qu'ils avaient besoin de prouver aux futurs spectateurs que ce n'était pas du chiqué) : lorsque Hunt/Cruise effectue son HALO jump au dessus de Paris. Bon déjà respect parce que les HALO jump, c'est un truc de force spéciales, c'est pas à la portée de n'importe qui. HALO, ça veut dire high altitude low opening. On n'est pas sur un petit saut en parachute lambda. Bref, c'est bel et bien Cruise qui saute de l'avion dans ce plan de malade, à 8000 mètres du sol. Mais un truc vient gâcher la scène :


cet orage numérique


qui, de suite, donne un rendu faux, ce qui est quand même dommage vu la cascade et l'effet qui voulait être rendu à la base... on se retrouve avec l'impression que tout à été fait sur fond bleu. Tout ça pour une scène au final dispensable, qui s'achève sur une blagounette et qui n'aura aucune répercussion dramatique. C'est un peu dommage vu le cœur et l'âme que Cruise injecte aux scènes d'action du film.


Mais bon ne nous méprenons pas, ces quelques réserves m'ont pas empêché de prendre mon pied dès que le film déversait son action : de la bagarre aux chiottes jusqu'à la bagarre sur la falaise, avec ce petit élément scénaristique très efficace en terme de tension qu'est


la télécommande d'amorçage des bombes qui se rapproche de plus en plus du vide à chaque fois que Cruise ou Cavill mettent un coup dedans


, c'est de la haute volée, c'est physique, c'est furieux.


Là où le bât blesse vraiment, c'est ce qu'il y a entre les scènes d'action. Si les visions de Hunt sont vraiment sympa et permettent de créer des failles à son personnage (mention spéciale à la scène


de l'attaque du convoi de police, violent, où on se rend compte que Hunt a vraiment tiré sur les flics, puis est pris de remords face à un flic agonisant et que, sous la pression de son commando, l'abat ; avant qu'on ne revienne à la scène précédente et qu'on comprenne qu'il ne faisait qu'imaginer un scénario qui le terrifie),


la caractérisation des personnages et la tentative de les approfondir ne fonctionne pas vraiment, à l'image de Rogue Nation. Les Mission Impossible, paradoxalement, brillent plus lorsqu'ils ne s'attardent pas sur leurs personnages. Le premier Mission Impossible n'abordait que vite fait la famille de Hunt mais sans que ça ait un réel impact sur le personnage ; Mission Impossible 2 donnait un love interest à Hunt mais sans que ça ne définisse son personnage ou ses actions. Mission Impossible 3 a commencé a introduire le rôle de la femme de Hunt, Julia, et donc a essayer d'humaniser Hunt. Mais Hunt est-il vraiment un humain comme les autres ?


Dans Rogue Nation, un des personnages disait de lui « Hunt is the living manifestation of destiny ». Implacable, inarrêtable, capable des plus grosses folies, se relevant à chaque fois – sauf à la fin - entièrement dédié à aller jusqu'au bout de la mission : ce mec là n'est pas humain, il n'évolue pas au même niveau que le reste du monde, et du reste de sa team, et c'est renforcé par l'interprétation de Cruise, des cascades qu'il fait lui-même à son âge. Un journaliste d'IndieWire dit de manière amusante « He's only Tom Cruise because nobody else is willing to be — or maybe he's only Tom Cruise so that nobody else has to be. » Bon okay, mais est-ce que les personnages de Mission Impossible méritent d'être développés, d'être profonds ? À chaque fois que les films s'y sont frottés, ça a donné les passages les plus faibles, et même Brad Bird sur Ghost Protocol avait l'intelligence de ne pas trop forcer la caractérisation de ses personnages. On obtenait donc un film sans fioriture, efficace, concis, au rythme quasi-parfait, et une équipe absolument toute entière dédiée à sa mission impossible. L'équipe primait sur l'individu et chacun s'illustrait par ses actes, pas par des traumas ou des considérations psychologique. Dans le film de Bird, chaque membre de l'équipe avait de l'importance du début à la fin, ils évoluaient avec Hunt, pas autour comme ça pourraient être le cas dans Rogue Nation et Fallout. Ici, les membres de l'équipe n'ont pas grand chose à faire et seuls


Simon Pegg et Rebecca Ferguson


ont leur petit moment de bravoure à la fin.


Mais pire que ça, les passages plus calmes de Fallout alourdissent du coup le film, font baisser le rythme, il devient trop lent, trop long et surtout amoindrissent l'impression d'absolue urgence de la mission : c'est peut-être pour ça que le film de Bird est tellement plus efficace. L'urgence est présente tout le temps pour au final, redoubler d'intensité à la fin. La tension et l'urgence dans Fallout se ressent plus lors du climax, ceci dit, donc ça se rachète un peu ici.


Après, Fallout a une qualité qui est, aussi, un peu un défaut, et c'est lié à la complexité artificielle du scénario brodée autour de son pitch de départ. Le film se permet plus d'une fois d'être malin et de flouer la perception du spectateur. Ça fonctionne, on trouve ça malin, mais de mon point de vue, je trouve ça « trop malin », trop « est-ce que tu as vu comme je suis malin et que je t'aie bien induit en erreur ? ». ça a fonctionné lors d'une scène au tout début, où


Hunt et Luther arrive à piéger un bad guy en lui faisant croire à une situation où ils seraient en position d'infériorité (et le spectateur le croit aussi) pour en fait révéler qu'ils maîtrisaient tout depuis le début.


Le film utilise cet artifice plusieurs fois,


lors du passage où Hunt s'imagine descendre les flics par exemple, mais aussi une autre fois où le personnage de Simon Pegg prend la place de Solomon Lane.


Cette scène là en particulier a moins fonctionné parce que le film nous a déjà induit en erreur plusieurs fois mais toujours de manière à ce que ça ne se sente pas arriver. Ici, on commence à être habituer et on sait de base que Benji allait prendre la place de Lane, donc la possibilité est là.


Bref tout ça, ça complexifie un récit qui n'en avait pas forcément besoin, en plus de rallonger et d'alourdir le film artificiellement. Il suffit de voir comment le film de De Palma était malin mais en basant l'ingéniosité d'une scène sur la perception de Hunt et du spectateur sur le film entier (dispositif narratif qui préfigurait Snake Eyes à mort mais je m'égare) et pas juste scène par scène.


Enfin bref, parlons vite fait des acteurs. Tom Cruise assure et prouve, si c'était encore nécessaire, qu'en plus d'être une des dernières grandes stars du cinéma, pouvant porter un film sur son simple nom, il est aussi entièrement dédié à son art, donne de sa personne, a de l'ambition pour le cinéma d'action et pour le spectateur. Amusant de remarquer que plus il vieillit, plus il fait des choses complètement folles, mais plus il en prend plein la gueule et finit les films sur les rotules (suffit de voir les films qu'il fait depuis Knight and Day, rare quand il finit pas le film couché par terre ou en boitant... même dans la Momie où rarement il s'en était pris autant dans la face).


Henry Cavill impose sa présence physique, mais se contente juste de faire le taf niveau jeu d'acteur. Sûrement le méchant le plus baraque de la saga, ceci dit, donc ça représente quand même un petit challenge pour Hunt. Simon Pegg s'offre quelques moments de bagarre mais reste majoritairement cantonné à son rôle de sidekick rigolo, et Ving Rhames n'est malheureusement là que parce que c'est la tradition des Mission Impossible mais n'a pas grand chose à faire. Rebecca Ferguson impose toujours son charisme et son regard, mais Ilsa Faust est bien plus transparente que dans Rogue Nation. C'est dommage parce qu'elle incarnait une vraie présence féminine forte face à Tom dans le film précédent, mais ici ne fait que graviter sans trop pouvoir briller, et son introduction est complètement random, Fallout prenant un peu trop son personnage pour acquis et connu. Dommage.


Enfin bref, je peux donner l'impression de défoncer le film malgré ma note mais c'est vraiment parce que je suis déçu vu la quantité de critiques positives qui laissaient miroiter un film d'une toute autre trempe. Surtout lorsqu'il est comparé à Mad Max Fury Road, film pour lequel j'ai des réserves mais qui se tient bien mieux en termes de rythme et d'efficacité. La vérité c'est que Fallout n'est pas un mauvais film, c'est même un bon film d'action, honnête, un peu trop long (il aurait mérité vingt minutes en moins). Mais il prouve, si on le compare à Ghost Protocol, que Mission Impossible peut être bien plus si, peut-être et bizarrement, il en faisait un peu moins.


Vivement un Mission Impossible réalisé par Michael Mann ou par John McTiernan (même si c'est pas demain la veille).


Critique de Florian (@JadenBZH) : 5/10


Alors, au début, j'ai pas tout compris. Hey, fallait prévenir que c'était la suite directe de Rogue Nation. C'est bien la première fois qu'il faut voir l'épisode précédent pour comprendre les tenants et aboutissants d'un Mission Impossible. Bon, passons, my bad. Le dernier épisode que j'ai vu au cinéma, Ghost Protocol, était, selon mes souvenirs, un concentré multi-vitaminé d'idées de mise en scène géniales, ne souffrant d'aucun problème de rythme et ayant la bonne idée de se concentrer sur la mission, et l'action. C'était la définition même de l'efficacité. Pas de pathos qui sonne faux, pas de méchant avec un projet politique. Nan, le méchant il voulait juste tuer tout le monde. Alors certes pour amener la paix (quand t'es mort, tu fais pas la guerre) mais bon voilà, c'était Thanos, le mec. Il est là pour être antagoniste, ça transmet pas beaucoup de propos, en soi (à part "l'homme est un loup pour l'homme mais tuer tout le monde, c'est ptet un peu extrême, ptet y'à d'autres solutions". Plutôt universel comme idée.).


Du coup, comme j'ai pas vu le film précédent, j'étais pas prêt. J'étais pas prêt à ce que l'ennemi (Solomon Lane et puis M.plot twist, je vais pas spoiler), il ait un projet. Un projet politique. Parce que le gars, bah ouais, c'était un anarchiste ! Hey Christopher McQuarrie! A un moment, soit tu fais comme Brad Bird, tu fais un film d'action de pure adrénaline et de pure mise en scène, soit tu veux donner plus de profondeur thématique à la série avec une dimension politique mais tu le fais bien. Ceci est un effet de style, je suis conscient qu'il se moque bien de savoir ce que je pense de son scénario, le cul bien hissé sur sa montagne de dollars. M'enfin c'est à toi que je m'adresse, cher lecteur. L'anarchisme, ce n'est pas ça. L'anarchisme, ce n'est pas penser que "plus grande est la souffrance, plus grande sera la paix". Non, ça c'est moi quand je veux faire semblant de dire des trucs intelligents en mettant bout à bout deux oxymores dans la même phrase. Du genre "c'est après la nuit qu'il fait le plus jour" ou encore "les hommes les plus petits sont en vérité les plus grands". A partir de là, c'est toute contestation de l'ordre établi qui est assimilé à du terrorisme. C'est pas comme ça qu'on va sauver la planète.


Alors je vous vois venir : "nan mais c'est quoi ce type. On parle de Mission Impossible, c'est un film d'action, c'est quoi ces gens qui veulent tout politiser". On est bien d'accord (enfin nan, la fonction politique et culturelle d'une oeuvre d'art n'est plus à prouver mais on va faire comme si). Christopher McQuarrie, arrête de vouloir politiser Mission Impossible. En plus, la manière dont tu le fais est nocive. Parce que ouais, l'idéologie et le propos politique derrière ce film, est déjà un peu bancale. On en sait pas grand chose de son anarchisme, au barbu. A part qu'il y'à un espèce de culte derrière... l'anarchie et la religion... en fait c'est un film sur les oxymores, c'est ça que j'ai pas compris ? Blague à part, c'est bien utile de juste montrer des tueurs sanguinaires, de les faire dire "je fais ça pour l'anarchie" et de laisser une imagination pas politisée faire le reste du travail. Si on développait un peu la question, on finirait par dire que le principe de l'anarchie c'est de donner tout le pouvoir aux travailleurs et aux travailleuses, pour les émanciper de toute domination des "forts" sur les "faibles". Et on découvrirait que Solomon Lane en fait, il veut juste virer les patrons qui exploitent, abolir toute domination des riches sur les pauvres, des blancs sur les noirs, des hommes sur les femmes etc... (c'est ultra résumé mon truc mais c'est 10 000 fois plus proche de ce qu'est l'anarchisme que ce qu'en raconte le film). Tout ça pue l'idéologie dominante. C'est comme quand via le cinéma, pendant la guerre froide, tous les méchants étaient communistes (et on imagine, en URSS, probablement tous capitalistes. Je ne suis pas expert en cinéma soviétique, cela dit).


Ca a une fonction ce genre de film, surtout à l'époque des manifestations violentes entre anarchistes (entre autres) et forces de l'ordre (représentées d'une manière absolument positive d'ailleurs, les victimes de violences policières apprécieront. On rappelle que la France est dans le viseur de l'ONU concernant ses violences policières). D'ailleurs, plusieurs plans font directement référence aux images des attentats du Bataclan... on frise la récup' politique très très droitière). Au final, on se retrouve avec l'idée que l'anarchie, c'est le désordre, c'est tuer plein de gens, que c'est un culte du chaos... Alors que c'est juste se débarrasser de sa hiérarchie parce qu'on les estime plus incompétents voir dangereux que nous même. Comme Ethan Hunt, en fait. Tu le vois comment le film passe à coté de son propos ?


Ensuite, y'à la question des personnages féminins. Et là, c'est le double effet kiss cool. Effet numéro 1 : elles sont hyper en retrait. Surtout Ilsa qui avait un rôle bien plus central dans Rogue Nation. Enfin moi je dis ça je dis rien, je l'ai pas vu, mais tout le monde le dit, ça doit être vrai. Ce que je peux affirmer, par contre, parce que ça je l'ai vu, c'est que le sous-texte qu'il y'à derrière le personnage d'Ilsa mais aussi derrière le personnage de Julia, épouse de Ethan Hunt (dont les actions sont 100 fois plus proches des trucs que font les vrais anarchistes que de ce que fait Solomon Lane) est idéologiquement à gerber. Je sonne comme la presse culturelle de gauche d'il y'à plusieurs décennies tout au long de cette critique, je le sais, mais en 2018, avec un Donald Trump au top de son teint orangé, une extrême droite aux portes du pouvoir un peu partout en Europe, et un internet plein à rabord de harcèlement dès qu'une femme ose ouvrir la bouche, je ne peux plus passer outre des sous-textes et messages merdiques pour me concentrer sur la réalisation, le montage... Vraiment c'est plus possible. Et ça affecte mon ressenti, donc ça à sa place dans une critique, non ? Les deux personnages féminins ont un arc similaire. Leur objectif, c'est de risquer de sacrifier leur retour chez elle / leur vie pour Ethan Hunt. Ce Ethan Hunt qui devient un homme providentiel pour lequel il est noble, pour les femmes qui gravitent autour de lui et subissent les conséquences de ses actes, de se sacrifier (pas étonnant si on s'intéresse à la relation entre Tom Cruise et Katie Holmes, en même temps). Du culte de l'homme le plus fort de la tribu (donc du chef) et du bon gros patriarcat.


Alors voilà, je suis vénère. Parce que tout ça m'a sorti du film. Du coup maintenant, va falloir que je me le remate en remplaçant toutes les itérations de "anarchiste" par "macroniste" ou "capitaliste", bref, du nom de ceux qui balancent vraiment des bombes et sont responsables chaque jour de la mort de plein de gens, pour profiter de Tom Cruise qui risque sa vie pour de vrai dans chaque scène. Mais on va attendre le .torrent. Je finance pas les idéologies morbides.


PS : Pour ce qui est des qualités purement cinématographique de l'oeuvre, je partage plus ou moins l'avis de Marc ci-dessus. Même si je me répète, l'effet qu'a eu sur moi l'idéologie du film obscurcit fortement mon jugement et ma capacité d'appréciation sur le reste.


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le 2 août 2018

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