Tom Logan est un voleur de bétail. Pour couvrir ses activités, il achète un ranch. Mais, le propriétaire du ranch voisin a engagé un "mercenaire" afin d'éliminer les voleurs de bétails.
Missouri Breaks (The Missouri Breaks) est un western américain réalisé par Arthur Penn en 1976, produit par la United Artists.
Missouri Breaks est un western d'Arthur Penn dont le scénario désenchanté et réaliste avait toutes les raisons de me séduire. Il est vrai que Missouri Breaks sort des "sentiers battus" sans pour autant trop bouleverser les codes du western. L'introduction champêtre voit cheminer 3 hommes à cheval dans les paysages du Montana et où, sans crier gare, l'un des 3, Sandy, convaincu d'être un voleur de bétail, se retrouve pendu au bout d'une corde sur ordre du riche propriétaire local de bétail, Braxton. Sandy faisait partie du gang de voleurs de bétails dirigé par Logan (Jack Nicholson). Face à cette image de justice privée et expéditive devant une foule qui approuve cette exécution, on mesure combien les Etats-Unis se sont construits sur la violence, souvent en dehors de tout cadre légal.
Ni vu, ni connu, Logan construit une ferme à proximité de chez Braxton dont on retrouve le contremaitre, pendu au même arbre dans le même bosquet, par les hommes de Logan. Logan réussit à séduire la fille unique de Braxton qui l'apprend. Braxton fait alors appel à Robert E. Lee Clayton, un "régulateur" (Un mercenaire) particulièrement retors. Personnage extravagant, diabolique et pervers convaincu que Logan n'a rien d'un "fermier en herbe", Clayton se met en tête de le chasser de sa ferme et d'éliminer ses hommes.
L'action s'étire au ralenti tandis que la violence couve....
Missouri Breaks "prend son temps" pour instaurer une tension qui ira crescendo jusqu'au dénouement du film. Reposant souvent sur des "face à face en gros plan" et des silences pesants, Missouri Breaks décrit un Montana noir et dangereux où le danger, sous les traits du régulateur, frappe sans prévenir. Le film atteint son climax dans un dernier face à face entre Logan et Clayton, qui met toujours autant de coeur à l'ouvrage pour tourmenter ses cibles, même s'il a été remercié entre temps par son commanditaire.
Le film repose essentiellement sur le fil rouge qui oppose Logan le voleur pour lequel on prend rapidement fait et cause tant le liquidateur vicieux qui lui fait face est un schizophrène intégral doublé d'un électron libre (Un rôle taillé pour Marlon Brando).
Sans être disruptif comme un western spaghetti, Missouri breaks plante pourtant un "dernier clou" sur la planche du cercueil du "vieil ouest", avec ce film âpre et réaliste (Le gang de Logan fréquente les bordels tandis que Clayton, excellent tireur, abat traitreusement ses victimes, y compris en tirant au travers des cloisons des toilettes ou pendant que ces dernières copulent ...).
Le film bénéficie d'une excellente distribution (Randy Quaid, Harry Dean Stanton...) avec 2 "monstres sacrés" (Brando et Nicholson) au sommet de leur art.
Trailer
Ma note: 7/10