Attention, spoil!

J'ai beaucoup aimé le sujet : une mère célibataire qui a perdu son mari en mettant au monde son fils.
Ce fils qui, comme tous les mômes créatifs, matérialise ses angoisses, voit des monstres dans l'armoire, a une scolarité difficile, tout ça.
Cette mère qui vit dans un monde de petits couples bien heureux avec des enfants de 6 ans, qui transpirent leur idée du bonheur, qui plaignent cette pauvre femme avec son môme difficile.

Une mère rejetée, un fils rejeté. Et ce sentiment qui revient parfois, d'être la pire des mères, de souhaiter que le fils ne soit pas né pour être encore avec son mari.
Taff de merde, boulot de merde, gamin qui a besoin d'une attention particulière qu'une mère, tombant lentement mais surement dans la dépression, est incapable de lui donner.

De là pourrait émerger ce monstre, incarnation de la skyzophrénie patente de maman, qui l'aiderait à se débarrasser d'un fils encombrant...
La mère tombe dans la folie, ne dort plus, voit les monstres comme son fils, déraille complètement et se laisse "posséder". Elle tente de tuer son gamin qui, parce qu'il est créatif, et croit dur comme fer à la possession, parvient à la raisonner, à lui faire admettre que ce monstre, il existe bel et bien, mais qu'il doit rester à l'extérieur, dans la cave, à manger des asticots.

Je vois là un bon film à la Hitchcock, avec un sujet terrible, qui aurait pu être traitée de fort belle manière.

Mais non. Pourquoi?
Ca tient à trois scènes... Qui écartent cette lecture :

La première, c'est qu'elle gerbe un truc noir. Et qui dit truc noir dit truc surnaturel.
La deuxième, c'est que le fils se fait balancer sur les murs par une force invisible. Et qui dit force invisible dit truc surnaturel.
La dernière, c'est que le bol bouge. Imaginez la caméra qui montre un tas de bols en plastique alignés. Personne ne mange les asticots, puisque tout ça n'est pas réel. Top?

Bref, sujet plutôt rare au cinéma, qui aurait pu mener à un film d'anthologie. Au lieu de ça, le film lâche son sujet en cours de route, pour s'embarquer dans un fantastique-horrifique mal maitrisé, avec un monstre qui ne fait pas peur, un rythme trop lent et une fin risible.

Reste des superbes acteurs... Mais bordel, Mister Babadook, pourquoi existe-tu?!
SoiM
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le 9 août 2014

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SoiM

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