Comme toute adaptation, il est difficile de savoir à qui la faute : le matériau d'origine ou son adaptation ? Toujours est-il que Moby Dick est imparfait.
Les paraboles religieuses donnent au récit une ampleur épique et quasi mythique, cependant sont lourdes et de plus en plus redondantes à mesure que le film avance.
Cependant, au niveau technique, le film tient encore bien le coup à par certains plans nocturnes, et les scènes de chasse sont nerveuses, brutales, prenantes.
La folie de l'équipage n'est pas assez développée pour être bien traitée, et bien que l'aura fantastique de la bête peut être son origine, je trouve cela très léger vu la personnalité de certains (enfin surtout pour le changement de personnalité du seul qui tient tête à Achab). Dans tout cela, le personnage principal n'est quasi pas traité, c'est un observateur. Bien que ce parti pris reste intéressant, son amitié avec Queequeg est sacrifiée. Et c'est dommage, car son point de vue aurait été un très bon moyen de comprendre, ne serait-ce que vaguement, la folie de l'équipage (qui finalement n'aura de développement qu'au cours d'une nuit).
Le mélange de paraboles religieuses et d'un surjeu théâtral crée cependant un ensemble homogène.