Depuis le Slumdog Millionaire, on connait l’acteur british d’origine indienne Dev Patel (on l’a aussi vu chez Shyamalan, Blomkamp, Winterbottom, David Lowery et d’autres). On sait un peu moins qu’il fut ceinture noire de Taekwondo, et qu’il a remporté plusieurs médailles.
Alors pour son premier film, qui s’incrit clairement dans la veine du cinéma d’action contemporain, rien d’étonnant à ce que ce Monkey Man soit bien plus palpitant qu’un John Wick (sutout si on le compare aux deux derniers). D’abord parce qu’ici, le Kid n’est pas un tueur mais une victime. Sous l’apparence du Monkey Man, il gagne sa croûte en montant sur le ring et encaisse les coups de son adversaire. Ensuite, parce qu’il a un sérieux compte à régler avec le chef de police locale qui a tué sa mère et incendié son village. Enfin, parce que toutes les scènes de combat n’ont rien à voir avec les acrobaties inoffensives de Chad Stahelski, elles sont en droite ligne de l’ultra-violence des films indonésiens de Gareth Evans et Timo Tjahjanto (révolutionnaires du genre).
Dans Monkey Man, l’action est trépidante, certes, mais elle est aussi brutale, féroce et sanguinaire. Ça n’est pas par hasard si l’acteur/réalisateur a tourné à Batam (Indonésie) et fait appel à certain Brahim Chab et à d’autres coordinateurs de l’équipe de The Raid. Par moment, on pense aussi à Nicolas Winding Refn (Only God Forgives). Alors, bien sûr, on peut regretter des maladresses, comme celles d’entrelarder trop souvent le récit de flashbacks sur l’enfance et le trauma initial, qui empêche un peu l’immersion...
Mais le résultat est là, Dev Patel réussit un très bon revenge-movie.