Pour avoir le talent qui vend, il faut marcher la tête haute et le torse bombé.

Ce film est un immense oui, une grosse réussite pour ma part. Le biopic est validé à la perfection. Sans en faire trop, on a le portrait d’une icône française grimpant les échelons d’une réussite internationale. Venant de la rue, d’une famille arménienne et d’une France en pleine persécution idéologique nazi.

L’incarnation de Tahar Rahim est assez bluffante. Il faut dire qu’on lui connaît peu d’échecs. Il habite son rôle jusqu’au bout des gestes, des doigts. Toute sa posture est achevée, les traits en sont presque exagérés, mais la signature est bien là. Pourtant, ce n’est pas forcément un portrait élogieux de Charles Aznavour, Aznavourian de son vrai nom. Et c’est là que je trouve toute la réussite du film. Sa vie de jeune coureur de jupons, son abandon familial au profit de sa carrière et son abandon de rôle de père (qui m’a personnellement presque fait le détester) sont très bien illustrés. J’ai adoré le fait que ça soit raconté sans forcément enjoliver les choses, sans lui donner d’excuses pour lisser sa part de responsabilité ni pour lui dresser une image d’homme trop bon. C’était un homme de spectacle avant tout, et ici on le saisie parfaitement.

Pour les seconds rôles aussi il y a du niveau ! Bastien Bouillon était génial en Pierre Roche, le duo qui s’installe sur toute la première partie du film fonctionne tellement bien ! Mais c’est sans compter sur Edith Piaf. Joué par Marie-Julie Baup, c’était un pur plaisir de la voir ET l’entendre chanter. Apprendre le rôle qu’elle a jouer dans la carrière d’Aznavour était trop beau à voir. J’ai presque vu ces passages comme un documentaire.

La réalisation a été très juste en ce qui concerne les croisés chassés des grands noms, des carrières et des relations qui ont traversé la vie de Charles.

C’est un très beau film, une très belle prestation de la part de l’acteur principal, qui, je le rappelle, chante réellement sur les prises qu’on voit à l’écran. Un très long travail de voix qui paye au vu des résultats admirables. Les 2h15 ne sont même pas sentie, j’aurais même pu pousser jusqu’à 3h, mais quelque chose me dit que ça aurait fait trop mégalo.

Sans en faire trop, ça nous montre juste ce qu’il faut pour profiter un maximum de la découverte sans être frustrée de ne rien entendre des classiques. Parce qu'on les entend ! Et c'est un régal sans overdose.

Ma séance était incroyable, la salle était bondeé dès 9h, le film est drôle sans être lourd, ce qui apporte une légèreté impeccable. Au clap de fin la salle a applaudit, et moi avec.