Un banquier décide de prendre trois semaines de vacances à la mer avec son épouse, mais cette dernière insiste pour y emmener toute la famille ; enfants, gendres, petits-enfants, de sorte que ce repos va être fatiguant, surtout au sein de la maison qu'ils ont louée.
Monsieur Hobbs prend des vacances (dont le titre fait penser à un film de Jacques Tati) est un film ô combien familial, et représentatif de l'esprit américain du début des années 1960 quand les gens découvrent les congés. C'est moralisateur au possible; avec par exemple le fiston qui passe son temps à regarder des westerns à la télé, la fille qui n'ose pas aller sur le dancing de peur de sourire à cause de son appareil dentaire, les valeurs familiales sont bien là... J'avoue que sans le couple vedette, le film serait mauvais. Mais il y a Maureen O'Hara et James Stewart (son petit-fils appelle Goompa) qui font un excellent duo de cinéma, avec toujours le petit mot pour sourire, et ce dernier montre qu'à lui seul, il peut sauver de la noyade un film passable. Il y a par exemple une scène où il rencontre sur la plage une belle jeune femme en train de bronzer, et il lui annonce ses mensurations, ainsi que sa tuyauterie qui est en parfait état de marche ; là, fallait la sortir, celle-là !
Par contre, je suis assez surpris de la très mauvaise mise en scène planplan au possible alors que c'est signé Henry Koster, qui a quand même réalisé le premier film en Cinemascope, et là, il n'y a pas grand chose à se mettre sous la dent. Il y a tout de même une scène horrible à base de projections où James Stewart fait du voilier avec son fils, et on voit très bien qu'il y a une toile devant eux où on voit des bateaux, des gens qui font du ski nautique, mais il n'y a aucun danger, et ce moment gênant dure...
La question est de savoir si James Stewart peut sauver un tel film, je dirais oui, mais de justesse ; néanmoins, ça parle en filigrane de l'american way of life en 1962, sous un registre comique.