Il n'y a jamais de (l)Azhar.
Je sors tout juste de ce film, bouleversée. Une histoire qui m'a profondément touchée.
Un fait, juste un fait, qui donne un coup de pied dans un château de cartes bien fragile qu'est celui d'une classe. Le suicide de la maîtresse qui va amener Bachir, algérien de souche, à enseigner tant bien que mal. Deux univers entremêlés, qui paraissent éloignés au premier abord, un fossé creusé entre un homme déraciné, immigré, sans papier, et des enfants abandonnés, perdus dans leur rapport à la mort.
Ce film pose bien des questions, celle d'abord, d'ignorer un fait qui nous fait peur, qui nous angoisse. On veut encourager à la parole et pourtant on se bouche les oreilles, en refusant d'entendre. Personne ne veut croire, personne ne veut voir. Il est tellement facile de choisir la voie de l'ignorance. Quand on ne sait pas, quand on se tait, on est jamais coupable. Et pourtant cette question est abordée, un enfant qui se tait, que l'on refuse d'entendre dans ses appels à l'aide camouflés, qui, lui, se croit coupable.
Monsieur Lazhar, car oui il n'y a jamais de hasard, va confronter son propre passé au vécu de ses élèves, et les comprendre mieux que personne. Un lien ténu, fort, qui va se construire entre le maître et ses élèves (pourtant au départ, rejeté par eux). Le hasard n'existe pas, des personnages qui se retrouvent, qui s'attirent, une même souffrance partagée, communiquée en vue de se reconstruire, d'avancer, et non pas d'oublier.
Une chrysalide qui est tombée de l'arbre avant d'éclore, tout un symbole.
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