Monstres Academy
6.4
Monstres Academy

Long-métrage d'animation de Dan Scanlon (2013)

En règle général, je trouve que les prequels sont le signe d'une certaine fainéantise de la part des producteurs, mais pour ce film, ça passe car les films sont assez différents. On y retrouve le même univers de monstres bizarres et variés (pas tant que ça, il n'est pas rare de voir dans une foule plusieurs monstres du même type, j'imagine que l'imagination des artistes a ses limites), quelques liens avec la fameuse Monstres & Cie (et quelques protagonistes du suivant), mais pour le reste, c'est non seulement une histoire très différentes, mais c'est un cadre très différents.
Comme le titre l'indique clairement, l'action se passe sur un campus américain. On y retrouve les luttes d'influence des différentes fraternités. L'autre thème, c'est l'équipe (une fraternité, ici) de losers qui deviendra par force de travail une équipe de gagnants.
Rien de très inhabituel, donc, mais est-ce que c'est bien traité ?
Définitivement, oui.
On s'attache au personnage de Mike, terriblement cliché, terriblement américain, mais définitivement bien fait. Mike essaie par force de travail de réaliser son propre rêve américain ; si on sait dès le début qu'il n'y parviendra pas complètement (prequel oblige), on s'attache à ses efforts, on regarde son équipe, et plus particulièrement Sully, être entraîné par son enthousiasme à toute épreuve, et grandir avec lui (enfin, ou pas, cf. Sully, dont le registre dans le domaine des grimaces reste particulièrement limité). C'est agaçant, d'une certaine façon, c'est horriblement cliché, c'est Pixar en somme, mais je dois admettre que c'est terriblement efficace. L'évolution de la relation Mike / Sully est elle aussi soumise tout du long à un jeu de cliché, entre l'étudiant bosseur méprisé de tous qui doit faire ses preuves et celui qui semble être a priori l'étudiant populaire, avec un grand nom, qui n'a besoin de rien prouver à personne. Le cliché est légèrement subverti avec les résultats de l'examen de premier semestre, mais ça ne change pas grand chose, puisque après avoir intégré les OK, Mike n'aura de cesse de chercher à motivier son équipe sans jamais se laisser abattre, alors que Sully ne voit (d'abord) les choses que sous l'angle de la performance individuel ; il changera, évidemment, et intégrera à sa façon lui aussi le rêve américain, en prouvant que le travail peut faire d'un simple préposé au courrier une star au sein de son entreprise.
Cette lecture du film est un peu décourageante, tellement on a vu la même chose ailleurs chez Pixar ("anyone can cook!", par exemple, ou encore Flash McQueen qui ne réussit qu'en acceptant de travailler dur au sein d'une équipe...).
Mais comme je le disais, c'est bien traité, je n'ai pas ressenti l'envie de balancer ma télécommande dans la TV en voyant les clichés se dérouler les uns après les autres. Peut-être parce que le ton est suffisemment décalé, parce que l'animation est vraiment prenante, que les péripéties des OK m'ont souvent étonné, fait sourire, fait vibrer.
Peut-être parce que c'est tout simplement un bon film, en fait.
Pierre_Marot
7
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le 5 févr. 2015

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Pierre Marot

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