Moonage Daydream est une ode artistique et rythmique à la gloire de David Bowie, loin des velléités biographiques d'un documentaire et plus fantasque qu'une fiction. Brett Morgen entrelace savamment des morceaux choisis de l'artiste, entre concerts, interviews télévisées, film, clips et vidéos personnelles. Son film suit une rythmique musicale avec ses refrains, ses couplets et ses répétitions.
Parfois cacophonique, le film cherche par sa forme excentrique à nous transmettre l'essence même de David Bowie, de son art protéiforme et de cette réinvention permanente ; ou en tout cas le Bowie perçu par le réalisateur, sa version idéalisée. C'est une œuvre sensorielle avant tout. Même s'il est classé documentaire, vous n'y apprendrez rien sur Bowie que vous ne savez déjà, le film magnifiant davantage l'image publique de l'artiste que cherchant à en découvrir les schémas de construction et la vie privée. Bowie sera ainsi présenté souvent seul, génial, absolu et presque sans contrepoint. L’impasse sera faite sur son entourage, ses collaborations (en dehors de Brian Eno qui a trouvé grâce aux yeux de Brett Morgen).
Une expérience musicale fascinante mais parcellaire et superficielle, abusant de ses effets et des redondances, tournant un peu en rond. Malgré son caractère captivant, la surenchère tant sonore que visuelle fait de Moonage Daydream un film exigeant physiquement pour le spectateur dont on sort fatigué.