Avec ce documentaire musical, Brett Morgen a réussi l'impossible pour les fans de David Bowie : une œuvre qui explique la création chez le chanteur, à travers près de 50 ans de carrière, dans un maelström d'images où Bowie est son propre sujet. En effet, ça n'est pas un documentaire qui va de la naissance à la mort, mais c'est un pêle-mêle, narré par le chanteur lui-même via des interviews ou une voix off, le plus souvent passionnantes, où on voit la création se faire, à travers des références littéraires que personnelles, ou affectives, et plus largement culturelles.
Mais le principal quand on parle de David Bowie est sa musique, et il faut dire que c'est 2h20 de clips, d'extraits, d'archives, car il prenait le soin de tout garder. D'où le fait que c'est à la fois époustouflant visuellement parlant, on le voit chanter lors de concerts avec des fans acquis à sa cause, mais parfois déstabilisant car on manque parfois de repères historiques. Même si son dernier album, Black Star, est très rapidement évoqué, la documentaire s'arrête au moment de sa rencontre avec sa dernière épouse, Iman. Pour tout avouer, même si j'aime beaucoup David Bowie chanteur, j'aurais aimé au fond une biographie peut-être plus classique, mais au fond, le choix de Brett Morgen est sans doute plus fidèle à ce que le chanteur était vraiment ; un caméléon. On voit même quelques extraits de films, surtout Furyo d'ailleurs, ou quand il va visiter des pays d'Asie, mais ce côté fourre-tout est à l'image du chanteur ; inclassable.
A noter que Moonage Daydream a été un travail considérable de montage, qui a nécessité pas loin de 5 ans de travail au réalisateur, et il a été validé par les ayants-droits de Bowie, son fils Duncan Jones en tête.