130 longues et éreintantes minutes, d’une vacuité abyssale. Un désastre ahurissant.

L’humanité toute entière court à sa perte lorsque des scientifiques découvrent que la Lune a quitté son orbite et qu’elle menace de se crasher sur la Terre. Pour nous sauver ? Une scientifique de la NASA, un astronaute déchu et un théoricien du complot…


Après la comète de Deep Impact (1998) et l’astéroïde d’Armageddon (1998), plus de 20ans après, c’est la Lune qui menace toute forme de civilisation en allant s’écraser sur Terre. Le Michael Bay allemand, le roi du film catastrophe (où dans chacun de ses films on se croirait en train de vivre une énième extinction de masse), Roland Emmerich est de retour et une fois n’est pas coutume, il n’y va pas de main morte pour anéantir la planète bleue. On ne va pas se mentir, on se doutait bien que son énième blockbuster bourrin serait aussi indigeste qu’invraisemblable et force est de constater que l’on ne sera pas surpris, loin de là.


En réalité, Moonfall (2022) ne cesse de se surpasser au fil de ses 130 longues et éreintantes minutes. Cette coproduction sino-américaine de 150 millions de $ est un désastre ahurissant. Rien ne va et à aucun moment le réalisateur ne parviendra à relever le niveau. A commencer par un scénario complètement torché à la truelle (une intelligence artificielle prenant la forme d’un essaim de nanoparticules livre une guerre sans merci contre les extra-terrestres). Bien évidemment, malgré un budget faramineux, le réalisateur ne peut pas se permettre de tout faire péter pendant 2h, il construit alors tant bien que mal d’innombrables sous-intrigues toutes plus intéressantes les unes que les autres, avec son lot de personnages secondaires qui n’apportent strictement rien à l’intrigue principale, si ce n’est de pouvoir créer du remplissage (la famille recomposée, la nounou chinoise, le fils en pleine crise d’ado qui finit en taule, l’astronaute déchut, le geek complotiste, …). A aucun moment, Roland Emmerich ne parvient à se renouveler, pour peu que vous connaissiez déjà sa filmographie, vous reconnaitrez les éternelles raz-de-marée, tsunamis, pluies d'astéroïdes, sans parler des dérèglements de la gravité.


Sur le papier rien ne va et même au niveau de la mise en scène, ça chie dans le ventilo ! La plupart des scènes en extérieur ont été tournées en studio, s’est est tellement flagrant tant le rendu final s’avère exécrable. Il en est de même avec la plupart des CGI, tous plus ou moins traités à l’arrache. Décors en studio et tournage sur fond vert, l’avalanche de VFX dessert totalement le film tant ces derniers sont de piètre qualité. Non seulement le film est visuellement laid, mais en plus de cela, on doit aussi se farcir des placements de marques agressifs, tels que Lexus ou Kaspersky (des apparitions grotesques, à l’image de l’antivirus qui apparait sur les écrans de contrôle de la fusée ou encore cette pitoyables course-poursuite en Lexus qui n’a aucun sens si ce n'est d’insister lourdement sur la fiabilité de la bagnole. Putain, on n’est pas venu pour ça !).


Enfin, on évitera de s’attarder sur la distribution, le tandem composé par Patrick Wilson & Halle Berry s’avère être à l’image du film, à savoir fade et insipide. L’entièreté du film s’avère tellement creux et abjecte que l’on ne comprend même pas l’intérêt de l’avoir sorti au cinéma, puisque c’est typiquement le genre de purge qui aurait eu sa place sur une plateforme de streaming. Dénué d’intérêt et foncièrement laid, tant dans le fond que dans la forme, ce nouveau film catastrophe est une réelle perte de temps.


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le 24 févr. 2022

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