C'est toujours pareil avec ce genre de films,on fait dans le montage parallèle en navigant entre différents protagonistes importants de l'histoire.Voici donc Brian Harper,ex cosmonaute de légende tombé dans la dèche depuis qu'il a été viré de son job.Il rencontre K.C. Houseman,un gros geek allumé,sorte d'astrophysicien raté délirant sur les mégastructures,qui raconte à qui veut l'entendre,mais justement personne ne l'écoute,que la Lune est en train de quitter son orbite et ne va pas tarder à dégringoler sur la Terre,ce qui risque de légèrement endommager notre chère planète.Parallèlement on a Jo Fowler,l'ancienne collègue de Brian dont la carrière a connu un tout autre sort puisqu'elle est devenue directrice adjointe de la NASA,où on est arrivé aux mêmes conclusions que K.C..Les deux équipes fusionnent et on repart sur un nouveau montage parallèle.Pendant que Harper,Fowler et Houseman partent en fusée sur la Lune pour régler le problème,leurs enfants restés sur Terre prennent la route pour se mettre à l'abri avant qu'il ne se mette à pleuvoir de la merde.Nous suivons alternativement les deux groupes alors que les premiers phénomènes météo désastreux commencent à affecter l'éco-système,pour le dire poliment.Le moins qu'on puisse dire est que Roland Emmerich ne s'arrange pas en vieillissant.Il est progressivement passé du film catastrophe au film catastrophique.Il réalisait des trucs très bourrins mais sympas et bien foutus du temps de "Independence Day" ou "Le jour d'après",puis ça s'est gâté un peu avec le moyen "2012" avant de s'effondrer totalement avec "Resurgence",la suite tardive d' "Independence",et ce "Moonfall" qui ne redresse guère le niveau.Globalement c'est de plus en plus con et de moins en moins spectaculaire,ce qui n'est pas la meilleure formule à adopter.Visiblement les moyens ne sont plus les mêmes,ce que confirment ces effets numériques tout pourris et une distribution faussement huppée.L'allemand a produit le film via Centropolis,la société qu'il dirige avec sa soeur Ute,s'acoquinant pour l'occasion aux chinois de la Huayi Brothers,et il a coécrit le scénario avec son vieux complice Harald Kloser,le tournage,toujours les économies,s'effectuant au Canada.Le script bouffe à plusieurs râteliers,s'inspirant indifféremment de "2001","Armaguedon" ou "Alien" sans arriver à la cheville de ces modèles.L'intrigue est très confuse,ce qui est probablement volontaire afin de masquer son indigence,et nous fait le coup des E.T. méchants et E.T. gentils.Les extra-terrestres pas beaux veulent détruire la Terre,c'est leur karma,mais les mignons vont nous aider à sauver nos miches,au prix quand même de quelques sacrifices humains,enfin plutôt américains, héroïques.Au son d'une musique pseudo martiale et angoissante mais vraiment casse-tête,l'oeuvre étale longuement sa faiblesse insigne et son inutilité absurde.La gestion du temps,défaut répandu dans ce style de cinéma,est schizophrénique.Le danger est imminent mais on prend des pauses pour dégoiser de belles tirades grandiloquentes ou se faire des mamours,la fin du Monde peut bien attendre quelques minutes,on n'est pas aux pièces non plus.Quant à la distribution,elle est bien moins luxueuse que dans les Emmerich d'antan.On est plus sur de la demi-vedette ou sur du has-been,et encore faut pas trop descendre dans le générique sous peine de vite dégoter du parfait inconnu.A ce propos le ventripotent allumé John Bradley-West est une intéressante révélation dans le genre comic relief moins débile et trouillard qu'il n'en a l'air.Les autres font bien le job,qu'il s'agisse de Patrick Wilson en héros viril au rancard,Halle Berry en scientifique téméraire,Donald Sutherland qu'on voit trop brièvement dans le rôle sans objet d'un vieux technicien de la NASA ou Michael Pena en richard latino.Evidemment ce n'était pas une bonne idée d'engager Charlie Plummer pour faire le fils délinquant de Wilson.Comme il l'avait largement démontré en héritier kidnappé dans "Tout l'argent du Monde",le gars émarge à deux de tension et se révèle plus mou qu'un glaire dégoulinant le long d'un mur,sans parler de son insupportable tronche bouffie.Notes et critiques de films de Roland Emmerich publiées précédemment:voir critique "The patriot:Le chemin de la liberté".Nouvelle moyenne:3,6.