La neige immaculée recouvre une petite ville à l’agonie. Agonie silencieuse interrompue par un souffle, une voix : Oskar. Une tête blonde angélique ? Les apparences peuvent être trompeuses… Une rencontre nocturne, un regard échangé, une amitié nouvelle. Une fillette, Eli aux grands yeux noirs, mais une fillette pas comme les autres. Figée dans un corps frêle et au visage blême… Mystère ! Le rouge apporte de la couleur aux décors blancs presque vierges. Un rouge éclatant, un rouge sanglant. Violence ? Chasse ? Survie ? Quelle différence ? Un miroir à la sournoiserie des camarades ? de la société? Est-ce mieux ? Pire ? Là n’est pas la question. La finalité reste la même, le sacrifice de soi ou le sacrifice des autres.
Une douce poésie va pourtant habiter ces êtres hantés. Se retrouver dans l’indifférence et partager la différence. Se comprendre au-delà des mots, des gestes, des bruits...dot dot dot... Se protéger mutuellement des agressions extérieures. Vivre dans un cocon baigné de sang, rouge, cramoisi. Goûter à la vie de l’autre parfois, mais toujours revenir à soi. Laver enfin les péchés des autres dans une piscine transparente. Une beauté hors-champs et hors du temps.
Un film où horreur et poésie s'harmonisent pour nous offrir des moments d'effrois et d'émois. L'image sobre aux allures sombres illumine par une simplicité crue, même cruelle. Les codes sont ici respectés mais renouvelés. Le propos, sans chichi ni rajouts superflus ou surnaturels, nous plonge dans les abîmes d'une société en marge (plus particulièrement, celle de ces jeunes créatures en manque de communication et d'affection).
Laissez ce film entrer chez vous !