Avec cette intrigue politico-policière, à la distribution nombreuse et prestigieuse, le duo Lautner-Audiard entreprend de dénoncer la corruption politique et toutes formes de collusions entre élus et affairistes.
Le film a pour lui son efficacité narrative, la sobriété de son interprétation et les faits avérés, les scandales qui, dans la réalité, corroborent sans cesse son propos. Contre lui, il a une intrigue d'une relative banalité, quelques accents populistes et, en définitive, d'enfoncer des portes ouvertes, tant il est vrai que cette façon de critiquer les gens de pouvoir s'inscrit dans une tradition de cinéma politique plutôt convenue. De sorte que le dossier explosif que Xavier Maréchal (Delon) a récupéré après l'assassinat de son ami et député corrompu Dubaye, introduit des péripéties et une dramaturgie ordinaires, avec son cortège de tentatives d'intimidations et de menaces que subit Xavier.
Lautner et Audiard mêlent le spectacle à la contestation, mais c'est une contestation qui ne mène pas loin parce qu'elle reste à la surface, caricature les dévoiements républicains avec un certain mépris et une complaisance qui relèvent davantage de l'opportunisme que d l'engagement ou du civisme. Film populiste, en effet, parce qu'il caresse le spectateur et le citoyen dans le sens du poil.