Pas revu depuis très longtemps après l'avoir encensé adolescent, je me demandais quel allait être mon regard d'adulte devant ce « Mort ou vif » dont je me souvenais finalement pas mal, preuve qu'il m'avait sacrément marqué en son temps. Alors oui: Sam Raimi abuse parfois inutilement de zooms et autres tics de mise en scène pour faire moderne, ce qui prête plus à sourire qu'autre chose. Mais pour le reste, le western vieillit avec panache. Déjà, ce principe de tournoi réunissant les meilleures gâchettes du pays pour les opposer en duel, je le trouve extrêmement stimulant, d'autant que le réalisateur l'exploite à fond, sans en faire un simple prétexte ou le reléguer au second plan. Ainsi, toutes les scènes y étant associées sont vraiment prenantes, sans réelle surprise dans leur finalité mais suffisamment intenses pour qu'on se prenne pleinement au jeu.
Le soin apporté au scénario comme aux personnages n'en est pas moins réel, surtout lorsqu'ils sont interprétés par un tel casting, premiers comme seconds rôles, avec ce qu'il faut de haine et de passion pour rendre cette histoire de
vengeance
(oui, parce qu'on comprend assez vite qu'il s'agit de ça) intense pour le spectateur. Sharon Stone y trouve un de ses meilleurs rôles face à un Gene Hackman dans un registre qu'il maîtrise sur le bout des doigts, Russell Crowe apporte pas mal d'intensité à cet ancien braqueur reconverti et Leonardo DiCaprio montre un potentiel déjà très intéressant. Du vrai bon western, à l'ancienne mais pas trop, faisant regretter que lorsqu'il ressemble à ça, le genre soit aujourd'hui autant délaissé. Et une vraie satisfaction personnelle à revoir avec presque autant de plaisir (à défaut d'être surpris) l'un des titres adorés durant ma jeunesse.