Troisième et dernier volet de la trilogie policière d'Olivier MARCHAL et pour moi le meilleur des trois.
Porté par un scénario absolument maîtrisé, qui cette fois s'attarde sur la déchéance d'un flic de Marseille brisé par des années de service au milieu du pire que l'humanité peut engendrer, mais aussi par un drame personnel qui le hantera jusqu'au bout, alcoolique, multipliant les actes d'auto destruction conscients ou pas, voyant ses soutiens fondre quand ses "ennemis" tant en interne qu'en dehors de sa corporation n'en finissent pas de clouer son cercueil.
Mais Louis Schneider reste un flic et un bon flic, et il mettra un point d'honneur à résoudre l'énigme de ce tueur en série qui sévit alors dans la cité phocéenne quitte à bousculer sa hiérarchie ou s'opposer à ses confrères. En parallèle une vieille affaire qui vient se rappeler à lui sous la forme d'une décision de justice, qui si elle est légalement valide reste incompréhensible et moralement douteuse, réveille en lui une envie de rédemption en chant du cygne ultime, dernier baroud d'honneur en un grand coup de pompe dans le cul de ceux qui se terraient derrière leurs petits arrangements.
Marchal retrouve une mise en scène directe, réaliste, immersive et se débarrasse de ses inutiles et vaines tentatives de cinéma académique de drame à la française qui plombaient son précédent opus, du coup même l'axe un peu plus psychologique qui y est développé est meilleur et n'alourdit pas le propos, mais au contraire le sert.
Certainement, à en croire ses interviews, le plus personnel du réalisateur, qui je pense raconte ici des faits qu'il a vécu et pas les histoires d'autres flics, il en ressort un film qui dur et violent, transpire l'honnêteté.
Daniel AUTEUIL est absolument magistral et délivre une performance rare et selon moi parmi ses meilleures.
Bravo monsieur Marchal pour avoir compris les défauts de 36 Quai des orfèvres (2004) et les avoir corrigés.
Je vous invite également à découvrir l'excellente série Braquo.