Une multitude de rails de trains qui s'entremêlent
L'image est superbe, les dialogues subtiles, et la musique époustouflante de justesse.
On se perd dans l'oeuvre. Une multitude de rails de trains qui s'entremêlent. Les chemins sont brouillés, à en faire mal à la tête. On comprend vite qu'au coeur du film, il y a cette problématique angoissante et typiquement humaine : celle du choix. C'est l'effet papillon; comment un mot, un geste infime peut à tout jamais changer le cours de nos vies? Il y a le futur qui découlera de ce mot, de ce geste, et les autres futurs possibles Mr. Nobody les vit tous. Le film pose la question du réel.
Plus que le choix, il y a cet instant avant de décider, où tout est possible.
J'ai beaucoup apprécié ces thématiques, et malgré tout, comme dans Inception, le côté très décousu m'a dérangée. C'est probablement volontaire de le part de Jaco Van Dormael mais ce qui m'a froissée, c'est que je ne comprenais pas où l'on m'emmenait.
Mr. Nobody est le genre de films qu'on verra deux fois et d'avantage. On s'imprégnera plus encore des innombrables éléments la fois prochaine, et on en saisira probablement chaque fois plus la portée. Il est cette espèce de grosse machines aux milles infimes rouages. Déstabilisant, profond, singulier, c'est une petit chef d'oeuvre d'onirisme et de complexité.
S'il m'a rappelé Inception et Eternal Sunshine of the Spotless Mind par certains aspects, je crois bien qu'il peut en réalité n'être comparé à aucun autre.