Mufasa - Le Roi Lion
5.7
Mufasa - Le Roi Lion

Long-métrage d'animation de Barry Jenkins (2024)

Mufasa, c'est trop le roi. Certes, littéralement, mais pour tous ceux qui ont eu la chance de découvrir le film au cinéma OU de grandir avec à la maison ou à l'écolé (VHS, DVD), Mufasa est ENORMEMENT marquant, de par sa mort, mais pas que. Mufasa, c'est un peu le Obi-Wan Kenobi ou le Qui-Gon Jinn de la savane. Il est sage, drôle, trop fort, courageux, modèle, il te guide bien et il a une crinière de dingo (je VEUX son shampooing).


Le problème chez Disney, c'est le même que d'habitude : quand tu fais un préquel/séquel plus de 30 ans après, qu'est-ce qu'il peut se passer ? Soit tu prends tes MEILLEURS scénaristes et tu sors un classique ; soit tu te rates complètement, tu pars aux toilettes et tu ponds un classique (sur le même sujet, je vous recommande ma critique sur la série Willow sur Disney+, hé hé). C'est dans la continuité de Disney depuis bien trop longtemps. Pas d'idée ? Ah ha, comme toujours !!! Let's go repiocher dans les classiques et pondre un mauvais résidu de talent passé !!!

Le Roi Lion en live-action, ça avait annoncé trois choses :

  • Premièrement, que Disney a VRAIMENT de très très bons artistes capables de faire des graphismes de psychopathes tant c'est photo-réaliste (anecdote : au point que mon chat a grogné et sifflé l'écran de télé tellement il a cru que les lions étaient vrais) ;
  • Deuxièmement, que si Disney a ce petit 1, il a vraiment pas pensé à adapter ses histoires correctement DU TOUT. Cf : tous les remakes live-action très beau MAIS complètement vides (genre les chorégraphies ou le monde en soi, les backgrounds etc) ;
  • Troisièmement, que Disney s'en bat. La. Race. Ca fait de l'argent donc yolo.

Mufasa en Live-Action (ça donne LiOn si je l'abrège, "Live-actiOn", tiens tiens tiens), c'est en gros l'histoire la plus cool possible sur le papier DEPUIS 30 ANS. On va se taper un Obi-Wan VS Anakin dans la savane, une tragédie Shakespearienne de dingue avec des griffes et des crocs, un drame familial biblique à la Caïn et Abel devant un immense soleil couchant. C'est comment Mufasa et Scar, les deux frères, en sont venus à se détester et possiblement, essayer de s'occire le dimanche.

Voici donc le résumé du film : Mufasa il est perdu, Scar il le fait adopter par sa famille, et ensemble ils partent en quête de la Terre Promise. Sur le papier, c'est simple mais ça promet du lourd. Et c'est LA que commencent TOUS les nombreux défauts du film.

  • Les personnages ne sont pas attachants. Vraiment, aucun d'entre eux, et on en vient presque à ne pas les aimer, ce qui déconstruit ce qu'ont fait les précédents films. Les explications arrivent.
  • Premier choix scénaristique désastreux, le format d'un conte via des flash-backs. En gros, la fille de Simba (Chiara je crois), avec Timon et Pumba, demande à Rafiki une histoire, et il propose celle de son grand-père. Si l'idée de départ est intéressante, les TROP nombreuses interruptions du récit par la petite (qui a des yeux bleus pour vendre des peluches (ça colle pas aux deux dessins animés d'origine)) sont agaçantes, mais le pire restent celles du duo comique porcin : on a envie de les buter. Voilà, c'est dit. T'es dans le truc, tu suis l'action, t'es à fond, et là Pumba pose pour la QUINZIEME fois la question de si il EST Mufasa. Ou il propose de péter et Timon surenchérit dans sa réaction. J'avais une soudaine envie de manger des saucisses ou du lard, après.
  • Ensuite, les chansons sont MAUVAISES. C'est quand même vachement con pour une comédie musicale. Après, je l'ai vu en VF, et la VO doit être meilleure (spoilers : non) ; mais ça, c'est seulement depuis quelques années. Je sais pas ce qu'ils ont en France, mais il n'y a PLUS AUCUN EFFORT d'adaptation des chansons, c'est de la traduction littérale depuis 8 ans, c'est indécent. Vraiment, comparez les lyrics VF des classiques Disney d'il y a ne serait-ce que 10 ans et ce d'aujourd'hui, c'est radical. Mais rassurez-vous, en VO aussi les gens ont trouvé ça ridicule et naze. Donc c'est rassurant !
  • Mufasa est juste ABSENT. Il ne fait aucun choix par lui-même, il faut toujours le pousser à agir. En gros c'est un Jedi, il sent tout à 20 000 kms à l'avance mais il se doute pas que "tiens, mon instable de frère est un gros connard, hmm". SPOILER : vu le mot "d'excuses" de Scar à la fin du film, j'aurais été Mufasa, j'aurais pas gardé ce Iznogoud près de moi, et ne serai donc PAS MORT BETEMENT par la suite.
  • Les meufs dans ce film c'est des figurantes, voilà c'est dit. Elles ont juste un rôle de guide pour le Muf, mais du reste, pfrrt. Bonjour la représentation quand ça arrange.
  • Visuellement, encore une fois, c'est VIDE. Vraiment, les décors sont magnifiques mais y a personne dedans, ou bien trop peu de monde par rapport à ce qui est vendu. Genre t'as un jeu vidéo avec un méga monde ouvert, mais t'as que 3 PNJs paumés ça et là, alors qu'on t'avait promis un jeu hyper vivant.
  • Les méchants lions blancs n'ont fichtrement aucun sens. Les films se veulent photo-réalistes, et réalistes tout court d'ailleurs. Bah là les méchants lions sont blancs. Vous avez vu beaucoup de lions blancs dans des reportages de la savane ? Pas trop hein ? Bah parce que c'est ECLATE d'être blanc dans la savane. On te repère à 20 kilomètres, t'es probablement albinos et donc tu vois rien au soleil, et tout le monde t'exclut. Certes, ici ils sont pas albinos mai satteints de leucistisme, mais franchement, c'est sensé être SUPER RARE. Au passage, yolo c'est les méchants et ils ont du style, NON. Non parce que ça a été refusé à Scar et Mufasa d'avoir un chara-design marqué, donc NON. D'autant plus que c'est vachement chelou que les lions blancs soient aussi nombreux (et aussi forts), et qu'ils soient tous les parias d'autres tribus qui ont réussi à se recroiser. Genre c'est des anomalies mais ils sont plus nombreux (enfin jusqu'à la scène finale) que tous les autres clans de lions, ET ils arrivent à se rassembler (dans un univers aussi vide, encore une fois) ? Statistiquement improbable. Et bien sûr, ils sont hyper violents mais y a pas une goutte de sang : photo-réalisme quand ça arrange hein. Et le chef des lions blancs qui perd tout charisme durant sa chanson ET en "adoptant" Scar...
  • D'ailleurs, SCAR. En théorie, c'est LE vrai argument du film. Bah c'est raté. Comme son daron ce gros nul, au passage. Il n'a pas de personnalité que d'être prétentieux mais pas trop, égocentré mais pas trop, insouciant mais pas trop, mais d'être surtout CHIANT. "Oh là là, j'ai un secret Mufasa !!!! *attend biiiieeeeen longtemps* Tu as un crocro derrière toi, hi hi, je suis trop quirky" (et Muf d'enchaîner sur un jeu de mot nul)... Et le PIRE, c'est que Scar n'a AUCUNE raison de devenir méchant. Vraiment. Il le devient parce que Mufasa a une meuf et que lui, oh bah non il l'a voulait trop... Scar, c'est un incel sigma-male biberonné aux mascus sur YouTube... une déception pour sa pauvre mère.
  • L'humour éclaté au sol, avec Pumba et Timon (encore eux) qui S'AUTO-CENSURENT en reprenant Hakuna Matata, parce que je cite (et c'est pas une vanne) "oh on n'a pas les droits de la chanson, Disney va nous censurer lol"... inutile.
  • Le fan service inutile. Le Rocher des Lions qui se forme par la force du scénarium, sans former de grotte (alors qu'il y en a une dans la suite !). Zazou qui ne sert qu'à cacher des traces pour que Scar puisse les trahir. Rafiki qui, à mon sens, aurait pu faire beaucoup plus, mais qui ici se la joue Yoda au yoga...

Maintenant, les points positifs : c'est joli ; ça fait quand même un petit quelque chose au coeur ; le doublage est pas mal, sauf pour les jeunes Simba et Scar (soit trop grave (Simba) soit à côté du jeu (Scar)) ; et la musique de Hans Zimmer, reprise des précédents opus, est sublimissime. Rien de nouveau.


Au final, pour conclure, ce film n'est pas mauvais. Du moins, pas complètement. Je le détruis dans cette critique, mais il est quand même "sympa à regarder". On pose son cerveau, on sourit deux fois, et le tour est joué. Mais ça reste une immense honte pour un film de ce calibre, et surtout une insulte directe à 30 ans d'attente pour connaître l'histoire du lion le plus aimé de tous, plus encore que son fils.

Dorhius
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le 11 janv. 2025

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