Contrairement à ce que son titre indique, « Murder Party » est français. Très français. Trop. À vrai dire, j'ai plus ou moins passé le film à me dire : « ça aurait vraiment pu être sympa », « il y a de bonnes idées, pourtant », « on sent une volonté de bien faire ». Mais non. Rien ne prend ni ne fonctionne, ou si peu. Au moins est-on rassuré rapidement : contrairement à ce que semble annoncer l'affiche, il ne s'agit pas d'un vulgaire copier-coller franchouillard du séduisant « À couteaux tirés », mais d'un scénario original, certes inspiré d'œuvres par-ci par-là, rien de plus.
Seulement, d'emblée on sent que ça va être compliqué. Passe encore cette idée de mélanger époque contemporaine et sixties, que ce soit à travers la toile de fond (les jeux de société) que les éléments visuels (la photographie, les vêtements). Non, le problème principal est rapidement évident : l'écriture. Comme tout ça sonne faux, pesant, notamment lors de la première rencontre Alice Pol - Pablo Pauly, ni drôle ni piquant dans sa logique « maintenant, les femmes ne se laissent pas faire ». La suite est malheureusement du même acabit.
Si quelques répliques vachardes font sourire, on continue surtout à observer un joli potentiel quasiment jamais exploité, où l'on sent des velléités de mise en scène sans le talent nécessaire, un effort constant : que tout ceci est poussif, laborieux... Comme je l'ai écrit précédemment, on sent pourtant l'envie d'offrir une bonne comédie policière populaire, avec des rebondissements inattendus : encore aurait-il fallu les bonnes personnes pour le mener à bien, à l'image de personnages auxquels on ne s'intéresse quasiment jamais, ne pouvant même pas compter sur un casting pourtant séduisant, étrangement exsangue (allez, j'épargnerais éventuellement ma chère Pascale Arbillot).
On ne rit quasiment jamais, légèrement ennuyé sans être en souffrance. Logiquement un peu répétitif mais pas trop, parfois franchement pénible (le dernier jeu et de façon générale lorsque l'héroïne découvre la supercherie, que c'est mauvais), où l'on devine certains éléments de l'intrigue sans pouvoir compléter le puzzle, « Murder Party » n'a en définitive rien de bien surprenant et encore moins d'excitant, énième constat d'échec concernant une formule comique qu'on a pourtant cherché à modifier. Au moins Nicolas Pleskof a t-il essayé. Mais essayer n'est pas réussir...