Les premières minutes n'étaient pas franchement pour me rassurer, mon inquiétude quant à connaître une nouvelle déception signée Felix van Groeningen après « Belgica » étant forte. Beaucoup de mal à trouver le ton juste, une certaine banalité du propos, personnages moyennement attachants... Je n'accrochais pas, voire m'ennuyais un peu. Il faut aussi avouer que moi, la drogue, ce n'est pas trop mon truc, et à de rares exceptions, son traitement au cinéma m'a rarement emballé. Cela a sans doute pesé sur mon ressenti, mais il faut croire que le problème était plus large puisqu'au bout d'un (bon) moment, j'ai fini par raccrocher les wagons.
Je ne sais pas exactement ce qui a provoqué ce regain d'intérêt. Le film apparaît moins démonstratif, moins pesant : les situations deviennent plus complexes, les enjeux plus concrets. On est, certes, dans une logique mélodramatique, mais le réalisateur n'en fait pas trop : un peu édifiant, sans doute, mais l'accumulation d'épreuves pour les parents face à un mal semblant irréversible fait son effet, à l'image de quelques scènes assez marquantes.
Original ? Pas vraiment. Disons que le talent du réalisateur, d'abord maladroit, finit par prendre le dessus, également par sa capacité à choisir les bons acteurs (si j'ai quelques réserves sur Timothée Chalamet, Steve Carell fait preuve d'une belle sobriété, sans oublier Maura Tierney, dont la délicatesse n'a d'égale que la douceur du rôle), auquel nous pouvons ajouter (surtout) une bande-originale toujours aussi étonnante et inspirée : du grand art. Bref, loin d'être mon coup de cœur de l'année comme avait pu l'être « Alabama Monroe » voire « La Merditude des choses », « My Beautiful Boy » reste un drame plutôt sensible, un peu hollywoodien mais pas trop, traitant plutôt correctement d'un sujet très (trop?) régulièrement abordé sur grand écran : honorable.
PS : ne partez pas avant la fin du générique, vous aurez l'occasion de profiter du magnifique « Let If Enfold You » de Charles Bukowski.