L'univers de Daphné du Maurier est familière aux amoureux de deux célèbres films d'Hitchcock, en particulier. Rien de surprenant dans le début de My Cousin Rachel, donc, mais un spectacle certes classique mais attrayant avec de beaux paysages anglais, des balades à cheval dans une nature splendide et les prémices d'un véritable noeud dramatique avec l'apparition d'un personnage sulfureux, une veuve noire qui n'est peut-être pas celle que l'on croit. Pourtant, on va déchanter progressivement. La mise en scène de Roger Michell illustrative est peu propice à installer une atmosphère oppressante et le scénario devient on ne peut plus prévisible, le spectateur devinant largement à l'avance les péripéties du récit. Un sentiment de déjà vu s'installe avec le regret d'un manque d'ampleur dans une histoire qui ne décolle pas. Côté interprétation, Rachel Weisz fait ce qu'elle a à faire et Sam Claflin, un temps plutôt convaincant, semble incapable de changer de registre. Les seconds rôles sont fort peu développés alors qu'il y avait sans doute quelque chose à creuser pour donner de la densité. My Cousin Rachel se prélasse dans tout un tas de nuances de gris alors qu'on attendait une ambiance bien plus noire. Résultat : une tisane presque insipide plutôt qu'un expresso.