C’est idiot. Je n’ai jamais rechigné à regarder un film avec Audrey Hepburn, encore moins une comédie musicale. Mais ici, en presque 3h, je n’ai pas réussi à décider ce qu’il y avait de plus insupportable de l’histoire, particulièrement stupide, ou de l’accent faux et pénible d’Audrey qu’on doit se taper pendant bien la moitié du film.
Tout respire, à l’évidence, le budget phénoménal dont l’œuvre a bénéficié, que ce soient dans les décors, les costumes ou même le nombre des figurants. Les acteurs aussi, ne sont pas en reste : Audrey Hepburn est en 1964, au sommet de sa gloire, après les succès que furent Charade et Diamants sur canapé et Rex Harrison joue sans doute, quant à lui, ici son rôle le plus mémorable.
L’histoire est adaptée du mythe de Pygmalion et Galathée, où un sculpteur misogyne tombe amoureux de sa propre œuvre. Le mythe a d’ailleurs donné nombre d’interprétations dans toutes les formes d’art, inspirant en particulier la pièce de théâtre de Shaw dont My Fair Lady est une adaptation directe, remaniée pour l’occasion en comédie musicale. Il s’agit ici, plus que de sculpteur et de statue, d’un professeur qui se donne pour défi d’apprendre une prononciation distinguée et d’inculquer des bonnes manières à une petite marchande de fleurs.
Le souci c’est que des leçons de phonétiques c’est rarement passionnant, alors il faut faire avec les exercices vocaux pénibles de la première partie où Audrey essaie désespérément de répéter correctement les voyelles que lui dicte son gramophone, sans pour autant que le spectateur infortuné puisse apprécier dans la chose, la moindre progression, alors même que sa diction est parfaite dans la deuxième partie. Une belle arnaque…
La deuxième partie, malgré quelques tournures improbables, sauve légèrement le navire du naufrage, avec quelques personnages secondaires un peu plus intéressants que le professeur agaçant ou son acolyte inutile. Quelques belles chansons aussi, çà et là, éparpillées entre d’autres moins mémorables.
J’ai beaucoup de mal à comprendre la réputation de ce film qui me parait bien plus dispensable que ce que beaucoup, ici, semblent croire. Sans doute suis-je passé complètement à côté. J’en suis, en tout cas, le premier désolé. Pas assez, je crois, pour m’imposer une deuxième vision mais surement suffisamment pour voir l’adaptation qu’ont fait en 1938, Anthony Asquith et Leslie Howard, de la pièce originale.