Contrairement à beaucoup d'enfants-star, Jaime Bell a su se détacher de sa performance dans Billy Elliott pour devenir un véritable acteur comme il l'a prouvé dans le film d'horreur La Tranchée, dans King-Kong ou dans le récent les Insurgés.
Le rôle du jeune Hallam Foe lui permet de se démarquer de ses prestations habituelles dans la mesure où il incarne pour la première fois un personnage torturé et ambigüe.
En effet, My Name is Hallam Foe n'a rien d'un Teenage Movie ni d'une comédie British comme le laissait présager son affiche Française. Il s'agit en fait d'un véritable drame psychologique : une plongée dans l'esprit perturbé d'un jeune adulte sous le choc de la mort de sa mère.

Ainsi, les premières minutes du métrage donnent le ton en dévoilant le goût du personnage principal pour le voyeurisme (on notera au passage l'hommage évident au Fenêtre sur Cours d'Hitchcock), un élément qui constituera la pierre angulaire du récit.
Par la suite, le film suit le long et douloureux travail de deuil du jeune homme ainsi que son éveil à la sexualité. Hallam Foe apparaît alors comme une œuvre au carrefour des genres (entre le thriller, le drame, la comédie sentimental) qui se distingue également par une forme de violence omniprésente dans les relations entre les personnages et par quelques scènes érotique assez crues et souvent inattendues.
Cet équilibre casse-gueule repose principalement sur des acteurs impeccables et sur un scénario qui souffre malheureusement de quelques incohérences et du caractère improbable de certaines scènes. Il en résulte une ambiance étrange, tantôt comique, tantôt inquiétante voire caremment malsaine et au final très déroutante pour le spectateur.
La mise en scène et le choix des environnements (le film baigne dans la grisaille et le choix d'Edimbourg n'est certainement pas dû au hasard) renforcent cette impression.
Cependant, la grande force du film de David Mc Kenzie est de ne jamais juger ces protagonistes qui semblent tous liés par une vie affective sinistrée et qui se révèlent au final très attachants à l'exception du salaud de service campé par Jaime Sives.

Hallam Foe est donc une œuvre curieuse, parfois maladroite mais qui ne laisse certainement pas indifférent et dont on retiendra le casting et la capacité à jongler entre les genres. De plus, le film se révèle être positif et on en ressort heureux : un « feel good movie » en quelque sorte, mais qui ne nie pas la part d'ombre et les tourments de ses personnages.
Diego290288
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le 27 mars 2011

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