Sélectionné au Festival de Cannes 2013 dans la catégorie "Un certain regard", My Sweet Pepper Land s'avère être un film hybride. C'est en effet un drame, aux allures de western oriental, décrivant une réalité politique au Kurdistan irakien où tout est à construire, le tout saupoudré d'humour et de sentimental.
Les deux personnages principaux, Baran (Korkmaz Arslan), ex-combattant en faveur de l'indépendance kurde, et Govend (Golshifteh Farahani) se retrouvent dans un village kurde à la frontière turque, région particulièrement instable. Le premier y est affecté pour un poste de policier tandis que la seconde y devient institutrice. Ils trouveront sur leurs chemins respectifs d'un côté le trafic d'armes, de drogue ou la corruption, et de l'autre le machisme et le rôle de la femme dans la société kurde. Ils incarnent finalement la justice et l'éducation, conditions sinequanones d'un Etat de droit où la paix, la sécurité et le progrès seraient assurés.
Hiner Saleem nous fait ainsi découvrir à travers ce duo son pays d'origine, un Kurdistan où les mœurs semblent aussi abrupts que le paysage, mais ne cessent d'évoluer positivement par la volonté de personnes telles que Baran et Govend, dans cette région autonome au bord de l'indépendance. Son long-métrage résonne en définitive comme un véritable message d'espoir pour l'avenir du peuple kurde.