Quand un film américain s'attèle au thème de la pédophilie, autant dire qu'on craint le pire. Soit on marche sur des œufs sans rien oser, soit on va dans la caricature. Et pourtant Araki maîtrise de main de maître le thème. D'abord il ne s'attarde pas sur la question morale. Bien trop malin pour ca ! Le film est divisé en deux parties. Les années 80s et 90s. Dans les 80s, magnifiquement traité, Araki parvient dans son visuel à insérer des références culturelles hautes en couleurs pour dépeindre la décennie et l'enfance de Neil. De la console Atari aux Kinder-Surprises en passant par les mini boîtes de corn-flakes... Araki nous fait donc ressurgir les souvenirs du passé. Une époque stylée, lyrique, romantique,... Une décennie au cours de laquelle, Neil se fait abuser par son prof de gym. N'y voyez aucun voyeurisme ou sensationnalisme gratuit. Le viol n'est en aucun violent, il est même sensuel ! Une option osée mais qui existe aussi. Neil en sortira couvé de cadeaux et d'attentions. Il va vite comprendre que c'est de l'argent facile. Plus âgé, il quitte sa bourgade et se rend à New York, au cours des années 90s, durant laquelle il fera une rencontre malheureuse et extrêmement violente ! Environnement froid et noir, Neil en apprend la face cachée.

Comme d'habitude, de nombreux puritains ont été choqués par le thème. Et pourtant, même s'il faut reconnaitre que la scène du dernier viol est hélas assez dérangeante, elle n'est en aucun cas malsaine et gratuite à l'inverse de ce qu'on a pu voir dans le très sur-estimé "Requiem For A Dream" (différent thème mais beaucoup de ressemblances au final). Le film n'est pas à mettre entre de toutes les mains, c'est certain, mais il vaut son coup d'œil rien que pour la première heure qui est une véritable maîtrise visuelle. Ajoutez à cela l'une des meilleurs BO des années 2000... Enfin n'oublions pas le casting, les acteurs qui ont endossé le rôle de Neil au cours de sa jeunesse sont irréprochables. Pas étonnant qu'un certain Joseph Gordon-Levit est actuellement devenu un acteur qui monte qui monte...

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le 11 oct. 2010

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