⚠️ Une maintenance est prévue ce Mercredi 4 décembre de 9h00 à 13h. Le site sera inacessible pendant cette période.

Native Son
5.6
Native Son

Film de Rashid Johnson (2019)

Voir le film

Lorsque porté par les aléas d'une recherche sans idées ou envies préconçues je suis tombé sur cette adaptation du roman éponyme de Richard Wright je n'ai pas hésité une seconde pour la regarder. Le résultat est non seulement très en deçà de la profondeur, de la puissance du texte originel mais encore pire il commet l'outrage ultime en transformant un texte fondateur et important en un immense gâchis qui ne semble même pas avoir compris son sujet.


Là où le texte de Wright dénonce les idées reçues et le racisme systémique, le film en voulant transposer à nos jours le récit, transforme cela en une sorte de déterminisme social qui n'a même pas le courage de s'affirmer ainsi, il se présente comme porte parole d'une Amérique qui serait tout sauf communautariste. Je pense qu'il faut avoir vécu au fin fond d'une grotte perdue en Sibérie ces dernières années ou faire preuve d'un rare talent de déni pour adhérer ne serait ce qu'un instant à ce postulat.


Bigger un jeune noir qui refuse d'être associé aux clichés sur sa communauté, qu'ils soient vestimentaires, musicaux ou culturels se retrouve embauché comme chauffeur pour l'un des hommes les plus riches de la ville. Il est logé sur place et fait la connaissance de la fille de ce dernier qui avec son copain vont vouloir intégrer à leur petit monde ce jeune noir issu du ghetto, car ils ont une conscience et des idéaux sociaux, ils sont privilégiés et pas lui, mais ils sont d'une telle maladresse que tout finit par être d'un dérangeant et d'un embarrassant qui handicape le film de façon rédhibitoire.


Sans spolier et tout comme dans le livre, le drame inéluctable va survenir, parce que c'est ainsi, que c'est le destin, que c'est la condition humaine, et qu'importe les intentions de départ l'acte ne pourra qu'advenir à cause de sa négritude.


Et le lynchage inévitable lui aussi, s'il n'est plus le fait d'excités idolâtres et guidés par une idéologie mais par la police à l'ère de l'Amérique selon Trump car il s'agit pour faire bonne figure de dénoncer, mais le film ne dénonce rien il est même assez lâche et veule dans son traitement de son postulat de départ, je répète le déterminisme social et immuable.


Je concède tout juste la moyenne pour le jeu des acteurs mais autrement c'est une perte de temps, une récupération honteuse d'un problème profond qui sape la société américaine et je vous conseille plutôt de vous plonger dans ce monument de la littérature américaine qui vous brisera et vous grandira quand ce film ne fera que vous ennuyer et révéler une hypocrisie latente.

Créée

le 20 juin 2023

Critique lue 40 fois

1 j'aime

Critique lue 40 fois

1

D'autres avis sur Native Son

Native Son
Voracinéphile
5

Le plus grand combat est à l'intérieur

Ce film m'a été recommandé par Mgkj après notre échange sur le cas Queen & Slim, film qui nous montrait l'oppression systémique de la communauté noire comme une évidence, pamphlet à charge de la...

le 11 avr. 2020

1 j'aime

Native Son
Unsaletype
2

Bigger adapté en Smaller

Quiconque a lu Native Son de Richard Wright a connu ce moment de grand vide, ce moment dans le livre où le personnage plonge dans une abysse qu'il contemple depuis le début du livre, et la grande...

le 6 févr. 2022

Native Son
JoeMarx
8

Éternelle Prédestination

C'est une adaptation d'un écrivain afro-américain célèbre Richard Wright (Black Boy). Puisque l'histoire se passe en 2018 à Chicago; le contexte et les faits ont été modifies par rapport à...

le 17 juin 2019

Du même critique

As Bestas
Spectateur-Lambda
8

Critique de As Bestas par Spectateur-Lambda

Rodrigo SOROGOYEN m'avait déjà fortement impressionné avec ses deux premiers longs métrages Que Dios nos perdone (2016) et El Reino (2017) et les échos que j'ai eu du précédent sorti avant celui-ci...

le 2 mai 2023

9 j'aime

2

Elephant Man
Spectateur-Lambda
9

Critique de Elephant Man par Spectateur-Lambda

Alors que jusqu'ici David LYNCH n'avait réalisé que quelques courts métrages expérimentaux et un premier long métrage Eraserhead (1976) qui le classaient parmi l'avant garde artistique et lui...

le 3 oct. 2022

9 j'aime

5

La Mouche
Spectateur-Lambda
8

Critique de La Mouche par Spectateur-Lambda

Retrouver la société de production de Mel BROOKS au générique de ce film n'est pas si étonnant quand on se souvient que le roi de la parodie américain avait déjà produit Elephant Man (1980).Un autre...

le 3 oct. 2022

7 j'aime

4