Nazarin
7
Nazarin

Film de Luis Buñuel (1959)

Lorsque Nazarin propose de travailler pour gagner un repas, il déclenche une rixe car le contre maître est accusé d’avoir spolié un autre de ce travail. Toute l’action du film peut se résumer dans cette séquence. Réquisitoire sans faiblesse contre la charité chrétienne, la croyance qui finit par se confondre avec la superstition, les comportements égoïstes entraînant l’absence de solidarité y compris de la part des pauvres, l’hypocrisie des hiérarchies en général et de l’église en particulier. Nazarin se voit reprocher par cette dernière un comportement indigne pour un prêtre, à savoir la charité. Plus le héros fait du bien et tente de suivre la voie du Christ, plus les tourments se déchaînent autour de lui, entraînant une perte de certitude et de repères, jusqu’à douter de la foi. Filmé de manière très directe qui rappelle les grands films noirs américains : aucun plan sans signification, le tout dans un noir et blanc superbe de Gabriel Figueroa qui refuse tout effet carte postale et une mise en scène de Buñuel qui illustre parfaitement un scénario qui va toujours à l’essentiel. Une certaine ironie en contrepoint de l’austérité de la forme, accentue la force du propos, si bien que le déroulé de seulement 94 minutes défile sans un soupçon d’ennui. Egalement au crédit, un couple d’acteur remarquable avec Marga López (Beatriz) et Francisco Rabal dans le rôle titre. « Nazarin » se classe au niveau de « Los Olivados ».

Ronny1
8
Écrit par

Créée

le 7 mai 2021

Critique lue 128 fois

Ronny1

Écrit par

Critique lue 128 fois

D'autres avis sur Nazarin

Nazarin
Maqroll
8

Critique de Nazarin par Maqroll

Dernier film mexicain de Don Luis, Nazarin est une fable dans la lignée de La Montée au ciel, contant le trajet christique d’un prêtre. Soulignons tout d’abord la performance puissante et inspirée de...

le 11 juil. 2013

6 j'aime

1

Nazarin
estonius
10

Et tout cela est montré de main de maître.

Le film est assez subtil parce que Buñuel a su créer un personnage beaucoup plus complexe qu'il n'y parait. En fait Nazarin veut être le contrepoint de la religion avec son côté institutionnel...

le 14 déc. 2018

5 j'aime

Nazarin
Morrinson
7

Inadaptation

J'aime beaucoup la veine un peu classique (le qualificatif est très clairement inapproprié en parlant de ce réalisateur, mais dans une acception relative, il peut être un peu moins insensé que ce...

le 4 oct. 2021

2 j'aime

2

Du même critique

Du sang dans la prairie
Ronny1
5

Le bouille à Bess

« Hell Bent » (curieusement traduit par « Du sang dans la prairie ») est le neuvième long métrage de John Ford. La copie qui circule actuellement est une version hongroise avec des intertitres en...

le 4 juin 2021

4 j'aime

La Mort en ce jardin
Ronny1
6

Simone Signoret et la jungle

Dans « La mort en ce jardin » les amateurs de Buñuel retrouveront le sexe et la mort, la dictature avec la compromission de l’église, mais qui furent traités avec plus de profondeur dans les...

le 5 mai 2021

4 j'aime

La Toile de l'araignée
Ronny1
7

Faites nous donc un dessein

« La toile d’araignée », adapté par John Paxton d’un roman de William Gibson, se présente au premier abord comme une étude sur le monde psychiatrique. De fait le film traite essentiellement de notre...

le 27 nov. 2020

4 j'aime