C'est avec pas mal de plaisir que je redécouvre ces derniers temps l'œuvre de John Carpenter, « New York 1997 » ne fait pas exception même si ce n'est pas celui que je préfère. La faute à un scénario comportant parfois d'énormes invraisemblances et un ton sans doute trop basique, donnant pour le coup presque raison à ceux n'ayant guère d'estime pour le réalisateur. D'autant qu'ici, j'ai souvent eu l'impression que l'on aurait pu avoir droit à un chef-d'œuvre que Carpenter ne semble pas avoir voulu se donner la peine de faire. Un peu frustrant, alors que le film reste une véritable mine dans pas mal de domaines. D'abord visuel : franchement, cette photo est juste la preuve de l'incroyable talent plastique du bonhomme, tout comme celui de savoir exploiter à merveille un décor particulièrement marquant, dans une logique à la fois « bad ass » et crépusculaire.
Car malgré la légère frustration évoquée précédemment, impossible de ne pas voir une dimension éminemment politique sur ce monde carcéral sans foi ni loi, où presque aucun personnage n'est réellement positif, certains étant juste « moins pires », mais (presque) toujours cohérents avec ce qu'ils pensent et ce qu'ils font, rendant un récit qui aurait pu sombrer dans le nanar pur en bonne grosse série B très virile, à l'image d'un casting rêvé pour tout fan du genre : Kurt Russell, Lee Van Cleef, Ernest Borgnine, Donald Pleasence, Harry Dean Stanton et la splendide Adrienne Barbeau en caution féminine, avouez qu'il est difficile de faire mieux. Bref, sans être l'œuvre majeure de son auteur, voire légèrement décevant quant à mon souvenir, « New York 1997 » reste un titre laissant une empreinte par son identité visuelle et son discours ouvertement nihiliste : un bel héritage hélas totalement ignoré par le cinéma d'action d'aujourd'hui...