A chaque fois c'est pareil, je plonge.
(La musique, et je sais que toi, qui sais, tu chantonnes déjà.)
Comme un môme, Carpenter me prend par le peu de cheveux qui me restent sur la nuque et m'entraîne dans les bas-fonds de Manhattan, dans le futur, enfin maintenant dans le passé, enfin on va plutôt dire dans un passé parallèle.
(J'adore les westerns, j'adore Snake Plissken, petit, je voulais me crever un oeil pour lui ressembler, sauf que j'étais frisé.)
La prison ultime : une île et un chef-maton fielleux - Van Cleef et sa boucle d'oreille de pirate -, une ville laissée à la fange et à la vermine, ce mur, ce pont miné, ces cannibales, cette hallucinante absence de femme - Adrienne en exception poumonée -, les carcasses, les feux, les meutes et le Duc de New York et sa jolie voiture avec chandeliers extérieurs.
(Me suis toujours dit, qu'il avait des scènes coupées dans sa tête le John, impossible d'imaginer que ce pauvre Président, qui tombe dans la plus dangereuse prison du monde et en se souvenant de cette absurde absence de femme, s'en sorte en préservant sa pastille.)
Une bombe humaine, du catch à la romaine, Dominic Santini et que des méchants.
Charge frontale, tellement malin, Carpenter déchire l'Amérique, son affreuse omnipotence, et crée l'ultime anti-héros.
Si l'Anarchie était un homme ?
Snake, y'a pas !