Nous sommes le matin, je viens de prendre mon petit déjeuner en compagnie d'une domestique sanguinaire et de zombies en pâte à modeler qui se font copieusement éventrer, écerveler et démembrer. Bref, mon estomac se porte à merveille.
Pour corser le tout et prouver que je suis une femme forte, je clique sur le bouton pour mettre en marche la lecture de ce Next floor, court métrage du canadien Denis Villeneuve (remarqué pour "Incendies" et Prisonners").
Tout commence par un plan serré sur le visage d'un homme stoïque et imperturbable.
Aucun mouvement, aucune émotion Rien !
Le plan s'élargit et là, nous sommes de nouveau à table.
Une table richement et copieusement garnie. Des convives visiblement affamés et assoiffés qui s'empressent de ne pas perdre une miette de ce repas.
Je n'ai pas faim, bon sang, je viens de manger.
Il faut dire que c'est plutôt une chance en l'occurrence...
Pas de dialogues, juste des bruits de mâchoires, de couverts dans l’assiette et un grincement d'origine inconnue.
Au bout de trois minutes de boustifailles incessante et écœurante, le titre prend tout son sens. Et là moi de pouffer. => Next floor !
Heureusement que ma seconde tasse de thé était déjà avalée car elle aurait fini sur mon écran.
La routine des bruits de fourchettes ne tarde pas à reprendre et le dérangement occasionné n'est que de courte durée. Les convives dorent tant et plus et se toisant, se dévisageant, ce sera à celui qui en aura ingurgité le plus.
L'analyse sociale de ce court serait intéressante à développer. Comment une tranche de la population croule sous les ressources à ne plus savoir qu'en faire. Les chutes régulières symbolisent les crise successives vécues par les sociétés capitalistes.
Mais comme les domestiques sont là pour tout remettre en place, rétablir la situation, point de révolution mais un recommencement.
Jusqu"à => Next floor !
Merci Fritz, de cette découverte fort enrichissante.