en 1979, Wim Wenders va stopper la préparation de son film Hammett, il part à New-York car il apprend que son ami, le réalisateur Nicholas Ray, va bientôt décéder des suites de son cancer, et, à sa demande, ce dernier lui demande de le filmer, pour ce qui sera son testament cinématographique.
A l'instar de Molière, Nicholas Ray voulait sans doute mourir sur scène, et si il y a quelque chose de touchant dans le geste de Wim Wenders d'accéder ainsi à sa demande, je dois dire que pour nous, spectateurs, il y a quelque chose de presque gênant de voir ceci. Il y a presque de l'impudeur de voir ainsi diminué Nicholas Ray, qui crache sans arrêt ses poumons, mais qui continue quand même à fumer, ou aller à l'hopital à la suite d'une crise plus grave, donnant presque l'impression de voir un cadavre à l'écran.
Mais ce sont les dernières volontés d'un mourant, qui veut malgré tout continuer de travailler à son théatre, dont on voit que l'amitié avec Wim Wenders n'est pas simulée, lui qui se demande si c'est bien de filmer malgré tout. Du coup, on n'apprend pas grand chose, mais j'en suis ressorti gêné de voir une situation que j'ai malheureusement trop bien connu.
En fait, la véritable émotion se situe lors de l'épilogue, où Nicholas Ray est décédé, avec l'équipe technique qui se réunit dans une jonc chinoise sur les eaux de New-York, un petit clin d'oeil aux 55 jours de Pékin, et que tous lèvent un verre en sa mémoire.
Et, comme je le disais plus tôt, très beau geste de Wim Wenders de créditer Nicholas Ray en tant que réalisateur, une manière d'imprimer pour toujours son souvenir à l'écran...