Après avoir œuvré en tant que scénariste, Dan Gilroy livre ici sa première réalisation sur un de ses scénarios. Il met en scène Jake Gyllenhaal, Rene Russo et Riz Ahmed (qui semble avoir gagné ses galons depuis Four Lions) dans un film intéressant sans être exempt de quelques incohérences. A travers l'ambition dévorante de Lou qui va passer de jeune paumé à pigiste vidéo, Nightcrawler dénonce par des images fortes et des actions immorales le culte des images, de l'information et du scoop à n'importe quel prix. Un des points forts du film est incontestablement l'interprétation de Jake Gyllenhaal, stupéfiant et déroutant en sociopathe en construction. Si le message est clair et la mise en scène soignée pour installer une tension qui va crescendo, l'encrage dans la réalité des nuits de Los Angeles donne lieu à quelques incohérences scénaristiques dans les interventions de Lou sur les scènes de crimes. Mais on ne chipotera pas. Jouant sur le succès de Drive pour sa promotion, le film n'a pas la carrure cinématographique du film de Nicolas Winding Refn ni tout autre ressemblance mais il n'en reste pas moins un divertissement sombre, dérangeant, parfois captivant et assurément réussi.