Dan Gilroy, scénariste réputé à Hollywood, passe à la réalisation avec "Nightcrawler", un drame qui dénonce les dérives de la course à l'info, via le portrait glaçant d'un cameraman autodidacte, qui applique les théories libérales vues sur le web à sa propre quête de faits divers sanglants.
Au delà de ce sociopathe en puissance, le film n'oublie pas d'inclure dans son réquisitoire les autres maillons de la chaîne, à commencer par les networks d'info locaux, avides d'images choquantes et racoleuses, personnifiés par une directrice de l'information sur le déclin, qui voit ses derniers scrupules vaciller devant la promesse de rester en haut de l'affiche.
Ce personnage est campé par une impeccable Renée Russo, actrice que je n'ai pourtant jamais apprécié dans ses jeunes années.
La distribution est d'ailleurs l'un des atouts de "Nightcrawler", emmenée par un Jake Gyllenhaal une fois de plus survolté et habité.
La réalisation est agréable, avec une esthétique qui pourra rappeler "Drive", puisque Gilroy propose lui aussi un thriller nocturne contemplatif dans les rues de Los Angeles.
En revanche, le bémol tient à la durée un brin excessive du film, qui occasionne un certain nombre de longueurs, notamment au cours d'une mise en place un brin longuette.