À la fois tenté par le sujet et, quand même, l'Oscar (entre autres) du meilleur film mais inquiet par la présence de Chloé Zhao derrière la caméra, son précédent « The Rider » m'ayant plus ennuyé qu'autre chose : il est peu dire que le premier aspect l'a emporté, et de loin. C'était magnifique. Pourtant, « Nomadland », ce n'est pas trop mon genre, normalement. Lent, contemplatif, « social » (comprenez « prétexte à être ennuyeux »)... Sauf que le charme a opéré. Quasiment tout de suite.
L'histoire est simple mais claire, fluide. Ce n'est jamais trop ni trop peu. La réalisatrice sublime les paysages comme peu l'ont fait ces dernières années, aussi admirablement choisis qu'exploités. Je peux comprendre qu'on y soit hermétique : j'ai l'impression que cela se joue dans l'inconscient. Mais me concernant, j'avoue m'être rarement senti aussi bien que devant ces décors sublimes, cette musique harmonieuse, ce portrait de femme puissant, fidèle à elle-même et ses convictions jusqu'à la dernière minute.
Il y a une dimension presque religieuse, un rapport à la foi implicite que j'ai trouvé très fort, comme cette description des rapports humains, montrée avec beaucoup de chaleur et de sensibilité, sans jamais les idéaliser ou les simplifier. Ce film, je l'ai juste trouvé beau. Il m'est allé droit au cœur, que ce soit son rapport à la nature, aux plaisirs simples ou la force qui se dégage de cette héroïne inoubliable, surtout lorsqu'elle interprétée par Frances McDormand. Du cinéma à l'état pur, que je suis heureux d'avoir découvert dans une des plus belles salles de la région parisienne.